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Idylle

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :
Instrument(s) :

Pour quatuor d'instruments à vent (flûte, clarinette, cor en fa, basson)

« Là reposait l’Amour et sur sa jour en fleur / D’une pomme brillante éclatait la couleur. / Je vis, dès que j’entrai sous cet épais bocage, / Son arc et son carquois suspendus au feuillage. / Sur des monceaux de roses au calice embaumé / Il dormait. Un souris sur sa bouche formé / L’entrouvrait mollement, et de jeunes abeilles / Venaient cueillir le miel de ses lèvres vermeilles. » (André Chénier). 

Composé en 1925, ce quatuor réunit la flûte, la clarinette, le cor et le basson. Son unique mouvement de 323 mesures adopte la continuité d’énoncé suggérée par la lecture d’un tableau que le regard embrasse dans son ensemble tout en s’y promenant à la recherche d’épisodes narratifs. Le poème de Chénier, lui-même structuré en trois phrases seulement, adopte l’immobilité propre à une scène de sommeil. Cependant ce sommeil se situe dans une nature foisonnante de vie, de mouvements cachés ou soudainement émergents, de couleurs explosives, de bruits infinitésimaux. C’est sans doute cette opposition poétique de la mouvance et de l’immobilité qui a séduit Lucien Durosoir et lui a inspiré cette Idylle d’un impressionnisme fortement coloré. Les postures immobiles des êtres et des choses sont rendues par l’étirement du premier thème, les lents tempi dont les rythmes emmêlés annulent la notion de temps et les nombreuses séquences suspendues dans une attente interrogative. Le bruissement incessant de la vive nature apparaît dans les bariolages sur de vastes intervalles, dans la profusion et la générosité des idées sonores. Ut pictura musica.