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Le Chant des chemins de fer

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En 1846, alors qu’il rentrait d’une longue tournée en Europe, Berlioz fut sollicité par la ville de Lille afin de composer une cantate pour l’inauguration de la ligne de chemin de fer qui la reliait à Paris. Différant l’achèvement de La Damnation de Faust, il mit en musique le poème de son ami Jules Janin, également son collègue au Journal des débats (et ami de Pierre Dubois, juge à Lille et instigateur de la commande). Il fut sans doute l’un des premiers à emprunter la nouvelle ligne de chemin de fer, puisqu’il se rendit à Lille en train le 10 juin, alors que l’inauguration n’avait pas encore eu lieu. Le 14 juin, à l’Hôtel de ville, il dirigea l’Apothéose de sa Symphonie funèbre et triomphale, suivie de sa cantate pour ténor solo, chœur et orchestre, « chantée avec une verve peu commune et des voix fraîches que nous ne pouvons pas trouver à Paris pour nos chœurs » (lettre à sa sœur Nanci). Mais à Lille, on vola toute la musique du Chant des chemins de fer (partition et matériel). Retrouvée vers 1849 dans des circonstances mystérieuses, la partition d’orchestre ne fut publiée qu’en 1903 (une version avec piano réalisée par Stephen Heller avait en revanche été éditée en 1850). La musique de la cantate dépasse le cahier des charges d’une œuvre de circonstance, car Berlioz avait multiplié les contrastes, diversifié les dispositions vocales et soigné l’orchestration. Il fut de toute évidence touché par le message social de Jules Janin, dont le poème s’adressait au peuple des travailleurs pour célébrer « le grand jour, le jour de fête, jour du triomphe et des lauriers ».

Œuvres en lien

Le Chemin de fer op. 27

Charles-Valentin ALKAN

1844