Ludwig Wenzel LACHNITH

Né à Prague, Ludwig Wenzel Lachnith reçoit vraisemblablement sa formation artistique de son père, musicien d’église. Il apprend le maniement du violon, de la harpe et du cor puis débute sa carrière auprès du duc de Zweibrücken en 1768. Ce dernier l’autorise, cinq ans plus tard, à se faire entendre à Paris où il séduit les auditeurs du Concert spirituel grâce à un concerto pour cor de sa composition. Ce premier succès le pousse à s’installer dans la capitale française au début des années 1780 : il est alors régulièrement programmé aux Concerts de la Reine et compose des œuvres instrumentales. Avant la Révolution, qui l’obligera à s’exiler, il écrit une vingtaine de symphonies, une vingtaine de sonates pour harpe (ou piano) accompagnée du violon, ainsi que des trios et quatuors concertants. Son premier essai à l’Opéra (L’Heureuse Réconciliation, 1785) se solde pourtant par un échec cuisant. Trouvant, à son retour d’exil, une place d’instructeur à l’Opéra (qu’il tient d’abord 10 mois en 1801, puis dix ans à partir de 1806), Lachnith va marquer son époque – et horripiler la suivante – en s’attelant à la création d’œuvres pastiches chargées d’adapter les chefs-d’œuvre germaniques au goût parisien et aux exigences des institutions lyriques françaises. Si Saül (1803), La Prise de Jéricho (1805) et Le Laboureur chinois (1813) connurent le succès, ce sont surtout Les Mystères d’Isis (1801), réaménagement de La Flûte enchantée de Mozart, qui font entrer le nom du musicien dans l’Histoire. Son triomphe jusqu’aux dernières années de la Restauration est à la mesure de la violence des attaques qui seront régulièrement adressées par Berlioz, à partir 1830, au « profanateur » du génie.