El Señor Piffardino
Opérette en un acte créée au Concert des Porcherons le 31 mai 1873.
Publiée en 1873 chez l’éditeur Barthlot, l’opérette El Señor Piffardino semble avoir été créée le 30 mai de cette même année au Concert des Porcherons (place Cadet, à Paris). D’après le journal L’Orchestre (numéro du 11 juin), l’œuvre, interprétée par M. Charnod et Mme Heuzé, y a eu “beaucoup de succès”. Aucune reprise ne semble pourtant être signalée. Ses auteurs, Armand Chaulieu et Édouard Doyen sont des habituées du café-concert et fournissent, au cours de la Troisième République, les paroles de chansons composées par Charles Pourny ou Marc Chautagne destinées aux vedettes de l’Eldorado (Paulus, Gaillard ou Ducatel). Deux ans avant la création de Carmen à l’Opéra-Comique, l’Espagne inspire déjà cette pochade pour deux acteurs et trois personnages. Elle met en scène l’image d’Épinal de la sérénade au balcon tout en en détournant les codes : la guitare est troquée pour un trombone et la femme aimée – Castagnetta – refuse de s’enfuir avec son soupirant. La morale l’oblige à suivre les consignes de son tuteur : ce vieillard lui laisse le choix entre l’épouser ou partir au couvent. Pour forcer le destin, Piffardino se fait passer pour ce tuteur et accentue sa méchanceté afin d’enflammer le cœur de la jeune fille. Alors qu’elle chantait avec ferveur son besoin de liberté, Castagnetta se trouve ainsi bernée et fugue avec Piffardino, fin manipulateur. Cette pièce à cinq numéros (l’accompagnement du dernier servant d’ouverture) semble être la seule incursion de son compositeur – organiste, pédagogue et auteur de romances – dans le genre scénique.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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