Monsieur Beaucaire
Opérette romantique en 1 prologue et 3 actes, sur un livret de Frederick Londsdale et Adrian Ross, créée au théâtre de Birmingham le 7 avril 1919 dans la version anglaise. D’après le roman éponyme de Newton Booth Tarkington. Version française d’André Rivoire et Pierre Veber, créée au théâtre Marigny (Paris) le 21 novembre 1925.
De 1901 à 1907, Messager est directeur musical de Covent Garden et tisse un lien privilégié avec l’Angleterre. Ainsi, après la Première Guerre mondiale, le compositeur est tout désigné pour créer une œuvre capable de célébrer l’amitié franco-anglaise. À Bath, au XVIIIe siècle, alors qu’il se prétend barbier, le français M. Beaucaire organise en sa demeure un tripot très fréquenté. Alors qu’il surprend la tricherie du duc Winterset, Beaucaire gage de garder le silence s’il est présenté à lady Mary. Introduit sous le titre de duc de Châteaurien, Beaucaire gagne le cœur de la jeune femme. Winterset, jaloux, révèle la supercherie. Mais l’ambassadeur de France réhabilite Beaucaire en révélant sa lignée royale. Le duc d’Orléans, cousin du roi de France, se réjouit alors d’avoir conquis sa fiancée anglaise sous l’identité d’un simple barbier. C’est en 1916 que Messager scelle le projet avec l’imprésario Gilbert Miller. La partition est achevée durant l’été 1917 à Étretat et figure parmi les œuvres les plus abouties du compositeur. Bien qu’il s’agisse d’une création franco-anglaise, Messager laisse éclore son affection pour Wagner dans des harmonies qui évoquent Lohengrin. La création anglaise est un véritable triomphe et le travail d’orchestration est salué unanimement par la critique. Monsieur Beaucaire est créé en France six ans plus tard et tient l’affiche du théâtre Marigny pendant plus de 200 représentations. L’œuvre fait son entrée attendue au répertoire de l’Opéra-Comique en 1954, avec Denise Duval (lady Mary) et Jacques Jansen (Beaucaire). Elle donne lieu à différentes adaptations cinématographiques par Sidney Olcott (1924) et George Marshall (1946), et se met en scène dans le film Monte Carlo d’Ernst Lubitsch (1930).
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date de publication : 25/09/23
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