Mozart

Mozart constitue la première collaboration de Hahn avec Sacha Guitry, qu’il retrouve huit ans plus tard pour une deuxième comédie musicale, Ô mon bel inconnu (1933). Après L’Amour masqué (1923), le célèbre homme de théâtre souhaite offrir à son épouse, Yvonne Printemps, une nouvelle occasion de se produire en scène. Alors que Messager se détourne du projet, Hahn, fervent admirateur de Mozart, s’enthousiasme pour ce scénario prétexte à de savoureux métissages. À Paris, en 1778, dans les salons de la marquise d’Épinay, on organise les fiançailles de jeunes tourtereaux. Alors qu’on se rappelle le jour où le jeune Mozart improvisa ici-même au clavecin, le baron Grimm réalise que celui-ci est actuellement à Paris et décide de le faire venir. Le jeune prodige charmera une à une les dames du logis en esquissant les thèmes de son futur opéra inspiré du Don Juan de Molière, avant d’être rappelé par son père à Salzbourg. Ce scénario en forme de biographie fictive va connaitre une double destinée. Pour Guitry, c’est l’opportunité d’un sous-texte adressé à son épouse un peu trop volage. Pour Hahn, c’est l’occasion inédite d’explorer le style de son musicien de prédilection, ce qu’il pratique par des citations intégrées avec génie à son propre langage. Messager salue cette prouesse, attestant que Hahn « a su si bien marier son style personnel à celui de son modèle qu’on ne sait plus très bien où se fait la soudure et ce qu’il faut attribuer à l’un ou à l’autre ». Le bruit ayant couru dans tout Paris que Guitry règle ses comptes en scène, la création de Mozart au théâtre Édouard VII est l’événement mondain à ne pas rater !