Concerto pour deux pianos et orchestre
1. Allegro ma non troppo – 2. Larghetto – 3. Finale : Allegro molto
Dans l’entre-deux-guerres, la princesse de Polignac, dont l’hôtel particulier accueille le Tout-Paris, souhaite donner une nouvelle jeunesse au genre du concerto. Elle commande à Poulenc une œuvre pour trois pianos (l’un se voyant doté d’un statut de soliste), mais sans orchestre. Le compositeur la convainc d’accepter un concerto pour deux pianos et orchestre. Il y travaille pendant l’été 1932, puis le crée le 5 septembre au Festival international de musique de Venise, avec Jacques Février et l’orchestre de la Scala de Milan dirigé par Désiré Defauw. Sa partition adopte l’habituelle coupe en trois mouvements vif-lent-vif. Mais le premier mouvement se divise lui-même en trois parties, qui contrastent par leur tempo et reproduisent à plus petite échelle le schéma vif-lent-vif de l’ensemble de l’œuvre. À l’inverse, le mouvement central comporte trois parties organisées en lent-vif-lent. Quant au finale, il rappelle la structure du rondo. Des références à Bach se mêlent à une stylisation de musique balinaise dans la coda du mouvement initial (souvenir de l’Exposition coloniale de 1931), à des clins d’œil au jazz et à l’univers du music-hall dans le finale. L’œuvre contient aussi de véritables citations. Le dernier mouvement emprunte à la Novelette no 2 de Poulenc, tandis que le début du Larghetto reprend le thème du mouvement lent du Concerto pour piano no 26 en ré majeur K. 537 de Mozart. « Je me suis permis, pour le thème initial, un retour à Mozart parce que j’ai le culte de la ligne mélodique, et que je préfère Mozart à tous les autres musiciens », expliquera Poulenc à Claude Rostand. Dans l’ensemble du concerto, la musique passe du coq à l’âne avec une réjouissante décontraction.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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