Oratorio de Noël op. 12

Après son opus inachevé Les Israélites sur la montagne d’Oreb (1848), l’Oratorio de Noël est la deuxième contribution de Saint-Saëns au genre de l’oratorio. Composée en douze jours (du 4 au 15 décembre), l’œuvre est créée le 24 décembre 1858 à l’église de la Madeleine où le compositeur tient les orgues depuis le 1^er janvier. Consigné dans plusieurs manuscrits qui font aujourd’hui état de révisions successives apportées par Saint-Saëns, notamment sur le conseil de Franz Liszt, l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns n’est édité en partition qu’en 1892 chez Durand. Composé sur des textes latins sélectionnés par le compositeur dans la Bible et la liturgie catholique, cet oratorio est divisé en dix numéros construits sur une alternance de chœurs, de passages solistes et de diverses combinaisons vocales allant du duo au quintette. Un « Prélude » pour orchestre et orgue précède la première section vocale dédiée à quatre solistes et au chœur. Cette deuxième section, la seule à caractère narratif, introduit à l’histoire de la Nativité (Lc 2 : 8-14) tandis que les autres pièces consistent plutôt en des réflexions ou des prières. L’Oratorio atteint son paroxysme avec le chœur (n^o 6) « Quare fremuerunt gentes » dont la puissance est accentuée par le style éthéré des deux pièces pour voix, harpe et orgue qui l’entourent. Deux numéros sont souvent exécutés de manière indépendante : le trio « Tecum principium » (n^o 7) et le chœur final « Tollite hostias » (n^o 10) composé dans le style du choral. D’après Howard Smither, Saint-Saëns a modelé son Oratorio de Noël sur la deuxième partie de l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach – Saint-Saëns précisait d’ailleurs que le « Prélude » de son œuvre était écrit « Dans le style de Séb. Bach ».