Manon
Opéra-comique en 5 actes et 6 tableaux créé à l'Opéra-Comiqu (salle Favart II) le 19 janvier 1884.
« On sait combien cette musique est secouée de frissons, d’élans, d’étreintes qui voudraient s’éterniser. Les harmonies y ressemblent à des bras, les mélodies à des nuques ; on s’y penche sur le front des femmes pour savoir à tout prix ce qui se passe derrière », écrivait Debussy de Massenet. Il semble dessiner ici un portrait de l’héroïne à laquelle le public réserva un accueil triomphal, lors de la création de Manon salle Favart, le 19 janvier 1884. La critique se montra moins enthousiaste. Dès le début, l’adaptation du roman de l’abbé Prévost par Henri Meilhac et Philippe Gille fut donc un succès populaire, le compositeur maniant en virtuose les ressources de l’opéra-comique : éblouissante stylisation du cadre Ancien Régime (culminant à l’acte III, dans le tableau du Cours-la-Reine), variété du style et des procédés dramatiques (dialogues parlés intercalés dans la musique, ou superposés en mélodrame). Le style vocal alterne vocalises étincelantes et ample lyrisme, tandis que le drame offre un poignant contraste entre l’innocence insouciante du début (entrée de Manon sur « Je suis encor’ tout étourdie ») et la gravité qui gagne peu à peu l’intrigue (« En fermant les yeux » rêvé à l’acte II par des Grieux ; la fin de l’acte III, quand Manon reconquiert fiévreusement son amant). Des motifs « de situation » (non associés au texte du livret et au sens plus lâche qu’un leitmotiv) accompagnent des réminiscences et intensifient l’émotion, comme au moment de la mort de Manon où reparaissent plusieurs mélodies, dont celle du duo passionné de l’acte III.
Documents et archives
Illustration de presse, Image de scène, Photographie
Mme Bréjean-Gravière en Manon (Massenet)
Livret de mise en scène
Manon [mise en scène]
Portrait, Carte à collectionner
Jean-Alexandre Talazac dans Manon (carte Guérin-Boutron)
Page de titre
Manon, valse d’après Massenet (Lamothe)
Permalien
date de publication : 19/01/24
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