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Souvenirs de Bayreuth

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Fantaisie en forme de quadrille sur les thèmes favoris de l’Anneau du Nibelung de R. Wagner, pour piano à quatre mains.

Entre 1879 et 1896, Gabriel Fauré entend les opéras de Wagner à Cologne, Munich, Londres et Bayreuth. Il est l’un des rares à résister à l’influence de son ainé, même s’il l’admire. Parmi les réactions au wagnérisme, nombre de parodies. Chabrier a ainsi travesti Tristan et Isolde dans ses Souvenirs de Munich. Fauré et André Messager lui emboîtent le pas vers 1888 avec leurs Souvenirs de Bayreuth, où le sublime wagnérien se trouve transporté dans le cadre trivial d’un quadrille. Le ressort comique est irrésistible ! La partition est issue des improvisations de Fauré et Messager dans le salon de Marguerite de Saint-Marceaux, comme s’en souviendra Colette : « [Ils] improvisaient à quatre mains, en rivalisant de modulations brusquées, d’évasions hors du ton. […] Un quadrille parodique, à quatre mains, où se donnaient rendez-vous les Leitmotive de la Tétralogie, sonnait souvent le couvre-feu… » Ces drolatiques Souvenirs de Bayreuth sont formés des cinq « figures » traditionnelles du quadrille. La première s’appuie sur la « Chevauchée des Walkyries » puis sur l’appel de cor de Siegfried, la deuxième utilise le motif du « Heaume magique » puis reprend le « Chant de mort » (acte II, scène 4 de La Walkyrie). La troisième entonne l’hymne au printemps de Siegmund, utilise des fragments de la même scène 3 de l’acte I de La Walkyrie, le motif du « Rhin », ainsi que celui de la « Forge ». La quatrième figure est fondée sur le motif du « Charme des flammes » (qui accompagne l’immolation de Brünnhilde) et sur le Leitmotiv de Siegfried. La dernière s’appuie sur l’appel de cor du héros, sur son échange passionné avec Brünnhilde (acte I, scène 1 du Crépuscule des dieux), ainsi que sur le chant des Filles du Rhin.