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Shylock op. 57

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :

Musique de scène et suite d’orchestre

1. Prélude et chanson ; 2. Entracte ; 3. Madrigal ; 4. Épithalame ; 5. Nocturne ; 6. Final.

Courant 1889, le directeur du théâtre de l’Odéon, Paul Porel, commande à Fauré la musique de scène de la comédie Shylock, d’Edmond de Haraucourt – Porel avait déjà sollicité Fauré pour la musique de scène de Caligula d’Alexandre Dumas père. Le musicien compose la partition en septembre-novembre 1889 : au total une dizaine d’interventions musicales, le deuxième des trois actes de la pièce en étant dépourvu. Créée le 17 décembre 1889, Shylock (une adaptation du Marchand de Venise de Shakespeare) connaît cinquante-six représentations. Comme avec Caligula, Fauré adapte rapidement sa partition en une suite orchestrale destinée au concert. Elle est donnée le 17 mai 1890 à la Société nationale de musique (à l’exception du Final, peut-être pas encore réorchestré), sous la direction de Gabriel Marie. Cette suite débute par la Chanson, dont les accords posent le décor nocturne, et qui séduit par son esprit galant. L’entracte, en fait destiné à accompagner la « Scène des coffrets », est une marche évoluant au gré des entrées des personnages. Dans le Madrigal, donné par l’infant d’Aragon sous les fenêtres de Portia, Fauré joue de tous ses talents de séducteur. L’Épithalame développe un motif entendu dans l’Entr’acte jusqu’à un majestueux climax. D’une magnifique délicatesse, le Nocturne capte la magie de la scène d’amour entre Lorenzo et Jessica (satisfait du chant des violons, Fauré parlait ici d’un « clair de lune vénitien »). Le Final offre une musique pleine de verve, alors que convergent les intrigues de la pièce.