Masques et Bergamasques op. 112
Divertissement en huit parties.
1. Ouverture ; 2. Pastorale ; 3. Madrigal ; 4. Le plus doux chemin ; 5. Menuet ; 6. Clair de lune ; 7. Gavotte ; 8. Pavane.
Fin 1918, le prince Albert Ier de Monaco passe commande à Fauré d’un divertissement pour son théâtre. Sous le titre de Masques et Bergamasques, le musicien reprend l’idée de la « fête galante » qu’il avait donnée en juin 1902 dans le salon de Madeleine Lemaire. René Fauchois, déjà librettiste de Pénélope, imagine un argument dans le style de Verlaine pour relier les huit morceaux de Fauré : des personnages de la commedia dell’arte observent des dames et des seigneurs s’adonnant à une fête galante sur l’île de Cythère. Fauré réemploie quelques œuvres de son catalogue et ressort de vieux essais. Quatre pièces préexistent vraiment (les mélodies Madrigal, Le plus doux chemin, Clair de lune et la Pavane). Les autres (Ouverture, Menuet, Gavotte, Pastorale) sont mises au point en février 1919. Spirituelle et pleine de verve, la « comédie musicale » Masques et Bergamasques est donnée avec succès le 10 avril 1919, et reprise à l’Opéra-Comique en mars suivant. On ne commentera ici que les pièces nouvelles de l’œuvre, précisément celles qui en forment la suite orchestrale. L’Ouverture, l’une des plus rayonnantes partitions de Fauré, est la réécriture d’une œuvre de jeunesse (un Intermezzo de 1868). Le charmant Menuet reprend des éléments de la Suite d’orchestre de 1870-1873 et du 4e Prélude pour piano de 1910. La Gavotte provient également d’un des premiers essais de Fauré datant de 1869 (lui aussi repris dans la Suite d’orchestre). Quant à la Pastorale, qui donnait lieu sur scène à un « mélodrame », son émotion tamisée, son contrepoint et ses dissonances raffinés, sont bien l’œuvre du dernier Fauré.
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date de publication : 06/09/23
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