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Shéhérazade

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Asie – La flûte enchantée – L’indifférent

Fasciné par l’Orient, Ravel caressa un temps l’idée d’un opéra sur les contes des Mille et une nuits. On comprend dès lors l’intérêt qu’il manifesta, en 1903, pour le recueil de poèmes Schéhérazade [sic] de son ami Tristan Klingsor (aliasLéon Leclère), dont il choisit trois textes. Le cycle de mélodies qui en résulte existe pour voix et piano, mais révèle toute sa beauté dans sa version orchestrale (la deuxième pièce existe aussi pour voix, piano et flûte). Asie, avec ses invocations initiales et son anaphore, est une succession d’images magnifiquement illustrées. La récitation naturelle de la voix n’empêche pas son amplitude, à la mesure du rêve éveillé de Klingsor. La pièce est dédiée à la mezzo-soprano Jeanne Hatto, qui créa le cycle le 17 mai 1904 au Nouveau-Théâtre, lors d’une séance de la Société nationale de musique, l’orchestre étant dirigé par Alfred Cortot (certaines sources suggèrent toutefois que la chanteuse fut souffrante et que Jane Bathori la remplaça). La flûte enchantée dépeint la rêverie d’une jeune femme à l’écoute de la flûte jouée par son amant, tandis que son maître dort. Sur des cordes frémissantes, se noue un contrepoint particulièrement sensuel entre chant et flûte. La pièce est dédiée à Marguerite de Saint-Marceaux, dont le salon accueillait nombre d’artistes. Avec une musique lascive et mélancolique, L’indifférent évoque l’échec d’une femme à convier un jeune homme chez elle. La mélodie est dédiée à Emma Bardac, qui après avoir été la maîtresse de Fauré, et avant d’épouser Debussy, s’intéressa un temps à Ravel. Cruelle dédicace en vérité, par laquelle le musicien semble lui avoir signifié qu’elle le laissait… indifférent.