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Pavane pour une infante défunte

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Composée en 1899, la Pavane pour une infante défunte de Ravel répondait à une commande de la princesse de Polignac, sa dédicataire. Le jeune compositeur avait été introduit dans le salon de la mécène par son maître Gabriel Fauré. Créé par le pianiste Ricardo Viňes le 5 avril 1902 lors d’un concert de la Société nationale de musique, le morceau correspond effectivement aux caractéristiques de la pavane, une danse de cour lente et grave du XVIesiècle, de forme binaire à répétition. En dépit de son titre évocateur, la dimension pittoresque de la pièce reste cependant assez mince : « Je n’ai songé, en assemblant les mots qui composent [son] titre, qu’au plaisir de faire une allitération », expliquait Ravel. Il ajoutait, quant au caractère de l’œuvre : « Ce n’est pas la déploration funèbre d’une infante qui vient de mourir mais bien l’évocation d’une pavane qu’aurait pu danser telle princesse, jadis, à la cour d’Espagne. » En 1910, le compositeur arrangea lui-même le morceau pour petit orchestre, version donnée aux Concerts Hasselmans le 25 décembre 1911, sous la direction d’Alfredo Casella (ancien condisciple du compositeur dans la classe de Fauré). La Pavane pour une infante défunte connaissait déjà un succès immense, à tel point que Ravel s’en agaça et la prit en grippe. Dès 1912, il y fustigeait ainsi « l’influence de Chabrier, trop flagrante, et la forme assez pauvre ». Cette autocritique, certes pas totalement infondée, oubliait pourtant l’essentiel : la force expressive de l’œuvre, qu’elle doit principalement à son splendide premier thème, tendre et enveloppant.