Académie des beaux-arts. Séance annuelle
ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
Séance annuelle. – Distribution des prix. – Rapport sur les envois de Rome et notice historique sur la vie et les travaux de M. George Onslow, par M. Halévy, secrétaire perpétuel. – Exécution de la cantate couronnée.
(Séance publique annuelle du 6 octobre 1855.)
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La séance, dont la notice qui précède a eu si légitimement les honneurs, avait commencé par une ouverture de la composition de M. Delehelle, lauréat de 1851. Cette ouverture est agréable, sans prétention, d’un style facile et gracieux. Ensuite est venu le rapport sur les envois de Rome, rédigé par M. Halévy et lu par M. Gilbert, membre de la section d’architecture. Les dernières pages de ce rapport mentionnent avantageusement les envois musicaux de MM. Charlot, Delehelle, Léonce Cohen et Galibert.
À l’éloge d’Onslow succédait l’exécution de la cantate couronnée. Le poète, M. Camille Du Locle, avait choisi pour sujet Acis et Galatée. Le drame est des plus simples et ne brille pas par l’invention. Galatée chante la brise et les fleurs ; Acis lui propose d’aimer ; Polyphème survient et tue Acis, qui se change en fontaine. Cette métamorphose ne lui ôte pourtant pas la voix, car il adresse ses adieux à Galatée et prédit au cyclope un châtiment prochain, au doux murmure des eaux, dont l’orchestre accompagne ses accents suprêmes.
La musique écrite sur ce canevas pastoral par M. Comte, élève de M. Carafa, annonce des dispositions mélodiques, jointes au talent acquis de manier l’orchestre. Il y a de jolies phrases dans l’air de Galatée et dans son duo avec Acis.
Tout le rôle de Polyphème est bien déclamé, bien écrit, et à partir de son entrée, la scène prend une allure dramatique. La métamorphose d’Acis est traitée avec art et amène des effets ingénieux qui sont de bon augure pour l’avenir du jeune musicien. Mlle Rey, de l’Opéra-Comique, Boulo et Merly, de l’Opéra, ont fort bien chanté les trois rôles de Galatée, d’Acis et de Polyphème. L’orchestre, toujours conduit par M. Battu, second chef d’orchestre de l’Opéra, n’a pas moins bien accompli sa tache. Peu de cantates ont été plus applaudies ; et nous en félicitons M. Comte, ainsi que les artistes qui lui ont prêté leur concours.
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date de publication : 20/10/23