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Académie des beaux-arts. Séance annuelle

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Date de publication :

ACADEMIE DES BEAUX-ARTS. 
Séance annuelle.

C’est par une ouverture de M. Samuel David, lauréat de 1858, que commençait la séance. L’orchestre, toujours conduit par M. Battu, et toujours relégué dans le perchoir le moins musical qu’on puisse imaginer, a fort bien exécuté cette œuvre difficile, dans laquelle domine un peu trop la tendance au travail harmonique. Cependant M. Samuel David y prouve aussi qu’il sait être mélodique lorsqu’il le veut. Qu’il le veuille donc un peu plus ! 

Dans le rapport sur les travaux des pensionnaires de Rome, les noms de MM. Paladilhe, Bizet, Guiraud, étaient cités avec éloges. L’un a envoyé une messe, l’autre un opéra : tous ont fait preuve de talent, d’ardeur, et il en faut plus que jamais pour se vouer à la carrière musicale, où l’encombrement ne fait qu’augmenter. 

Nous venons tout de suite à la cantate de M. Bourgault-Ducoudray, élève de M. Ambroise Thomas, et qui, dès son premier concours, a remporté le grand prix. Le sujet du canevas tracé par M. Édouard Monnais, est un duel ; les personnages et les noms sont empruntés à la Princesse de Montpensier, roman de Mme de Lafayette. Le jeune musicien s’est emparé de son texte avec une certaine vigueur : le petit morceau instrumental, servant d’introduction, est charmant ; dans la partie vocale, il y a des passages très remarquables, mais la déclamation n’en est pas toujours assez vraie ; on n’y trouve pas l’accent de la parole prise sur le vif. La prononciation, disait Adolphe Nourrit, est l’étrier du chanteur, et nous dirons, nous, que la parole est celui du compositeur. On ne saurait trop s’exercer à bien déclamer ce que l’on doit mettre en musique. Du reste, parvenu à la seconde moitié de son travail, M. Bourgault-Ducoudray s’est montré en progrès manifeste : plus il avançait, plus il s’affermissait dans sa marche, plus il montrait de force et de passion. L’entrée du duc de Guise, le trio, l’ensemble final, méritent plus que des encouragements. Ce n’est pas un bruit banal, confus, comme nous en avons entendu souvent. Des trois interprètes de la cantate, MM. Troy, Warot et Mlle de Taisy, le premier surtout a chanté comme s’il était sur un théâtre. […]

Paul SMITH.

Personnes en lien

Librettiste, Journaliste

Édouard MONNAIS

(1798 - 1868)

Chef de chœur, Compositeur

Louis-Albert BOURGAULT-DUCOUDRAY

(1840 - 1910)

Compositeur, Organiste

Samuel DAVID

(1836 - 1895)

Documents et archives

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/20598

date de publication : 21/10/23