Quatuor à cordes en la majeur op. 8 no 3
Allegro – Andante non troppo lento – Menuetto : Allegro – Finale : Vivace
Cette partition, comme l’ensemble de l’opus 8, témoigne de la prégnance du classicisme viennois et de la volonté d’inscrire le genre du quatuor à cordes dans le cadre de la musique « sérieuse ». Le chromatisme mélodique et les procédés contrapuntiques abondent (en particulier dans l’Allegro initial et le Finale), tandis que des modulations dans des tonalités éloignées et des contrastes entre modes majeur et mineur dramatisent le discours. Mais Onslow sait séduire les amateurs éclairés grâce à son alliance d’élégance mélodique et de dynamisme rythmique (on songera par exemple à l’entame du Quatuor, si différente de la sombre introduction lente de l’opus 8 no 1 et de la danse enjouée du no 2). En outre, le contrepoint n’est pas ici une démonstration de virtuosité d’écriture, mais un moyen de créer une sensation de conversation musicale. D’autres idées contribuent à accrocher l’auditeur, comme l’accelerando à la fin de l’œuvre, et les références à des musiques populaires. Si, au centre du Menuetto, la pédale harmonique du violoncelle évoque quelque danse rustique, c’est surtout l’Andante non troppo lento qui étonne : plus proche d’un scherzo que d’un mouvement lent, il semble styliser quelque guitare avec les accords staccato de l’accompagnement. Or, le manuscrit portait l’indication « À l’hispanuola », écartée lors de la publication. Peut-être Onslow a-t-il retenu les leçons de son professeur Reicha qui, dans son Traité de mélodie (1814, donc à peu près contemporain de l’opus 8 d’Onslow), appelait à la publication d’un recueil de « chansons nationales ».
Permalien
date de publication : 25/09/23
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