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Caligula op. 52

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :

Musique de scène et pièce de concert

En 1888, le directeur du théâtre de l’Odéon, Paul Porel, reprend la tragédie Caligula d’Alexandre Dumas père (1837). Gabriel Fauré, qu’il sollicite, en compose la musique de scène durant l’été, partition conçue pour n’intervenir que dans le Prologue et le 5e Acte. Créée le 8 novembre 1888, la production connaîtra trente-quatre représentations. En parallèle, Fauré arrange la partition pour le concert. Sa structure reste identique, mais un orchestre remplace l’ensemble chétif du théâtre de l’Odéon. Cette version est donnée en première le 6 avril 1889 à la Société nationale de musique. Dans la pièce, la musique apparaît à la fin du Prologue : les Fanfares annoncent l’arrivée de César, la Marche accompagne le cortège en l’honneur de Caligula, avant le Chœur des Heures, martial pour les « heures guerrières » et lyrique pour les « heures heureuses ». Le Quasi-Adagio est une marche, qui annonce la mort de Lepidus. Mais ce sont surtout les morceaux du 5e Acte qui, du vivant de Fauré, furent des succès. L’Hiver s’enfuit est un chœur charmant et l’Air de danse (orchestré avec la collaboration de Vincent d’Indy) un morceau coloré cherchant à « donner l’impression d’une danse de caractère antique » (dans une lettre à son fils Philippe, Fauré explique y utiliser le mode lydien). Après le mélodrame avec violon et violoncelle solos, le chœur De roses vermeilles présente une écriture en canon. Juste avant le meurtre de Caligula, un mélodrame mystérieux annonce le chœur César a fermé la paupière, qui traduit l’ambiguïté du moment. Un an après, Paul Porel commandera à Fauré la musique de scène de Shylock, une adaptation du Marchand de Venise de Shakespeare.