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Messe des pêcheurs de Villerville

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Durant l’été 1881, Fauré séjourne à Villerville avec son ami le compositeur et chef André Messager, chez leurs amis Camille et Marie Clerc. Pour aider la Société de secours mutuel des pêcheurs du village, ils ont l’idée de composer une messe et de l’exécuter. Fauré se charge du Gloria, du Sanctus et de l’Agnus Dei, Messager du Kyrie et de l’O Salutaris. L’œuvre est donnée dans l’église de Villerville lors de la messe du 4 septembre, par neuf femmes accompagnées d’un harmonium et d’un violon solo pour l’O Salutaris. C’est un succès (la quête rapporte 560 francs), à tel point que l’été suivant, de nouveau à Villerville, les musiciens étoffent leur partition. Messager orchestre tous les mouvements sauf l’Agnus Dei, dont se charge Fauré, qui rallonge aussi son Gloria. À l’harmonium se joignent flûte, hautbois, clarinette et quintette à cordes. L’œuvre est donnée le 10 septembre 1882, avec un chœur féminin étoffé. Fauré raconte peu après : « J’ai trouvé [à Villerville] un groupe de très bons musiciens et quelques jolies voix (de femmes), et de cet ensemble de bonne volonté est résulté l’exécution d’une petite Messe […] Malgré la gaîté des répétitions, ou peut-être à cause de la gaîté des répétitions, l’exécution a été excellente et cette maîtrise improvisée […] m’a un peu reposé de ma sévère Madeleine ! » Sans prétention au chef-d’œuvre, la Messe des pêcheurs n’en est pas moins attachante et remarquable d’équilibre. Elle resta inédite jusqu’en 2000, date à laquelle Jean-Michel Nectoux, spécialiste de Fauré, la redécouvrit chez les héritiers des Clerc. En 1907, Fauré avait remanié ses morceaux de la Messe des pêcheurs pour former sa Messe basse.