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La Reine de Sheba

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Oratorio pour solistes, chœur de basses et orchestre, créé à Paris en cercle privé chez M. et Mme Duglé (nièce de Gounod), en juin 1924. Version symphonique créée à Paris aux Concerts Colonne, le 6 mars 1926. 

Avec Prométhée triomphant (1908) et Le Pauvre d’Assise (1933), La Reine de Sheba (1924) figure parmi les trois ouvrages de Hahn relevant de l’oratorio. Ne possédant pas de sous-titre, l’œuvre se voit pareillement qualifiée de cantate ou de scène lyrique, du fait notamment de sa courte durée (environ 23 minutes). Tiré d’Écoute Israël – fresque versifiée d’Edmond Fleg publiée en sept volumes – l’argument relate l’admiration de Balkis pour la puissance et la sagesse de Salomon, tandis que le roi désabusé se voit condamné par Dieu à mendier son pain, châtiment exemplaire qui rappelle au peuple d’Israël de ne jamais cesser de glorifier l’Éternel. Composée à partir de 1923, la première version de l’œuvre réunit quatre solistes, la Reine (soprano), un Récitant (ténor), Salomon (baryton) et Dieu (baryton), un chœur de basse et un orchestre en formation réduite avec flûte, piccolo, trompette, trois trombones, quatuor à cordes, contrebasse, glockenspiel, timbales, petite percussion et deux pianos. L’œuvre s’ouvre sur un prélude instrumental d’allure liturgique, dont le caractère oriental est traité avec goût. Un motif récurrent aux cordes graves annonce l’entrée des solistes, introduits par le Récitant. Les airs de la Reine sont d’un lyrisme des plus raffinés et la plainte de Salomon culmine dans un puissant élan dramatique couronné du chœur de basses. À sa création, la partition dans son ensemble est saluée pour sa noblesse, sa clarté et pour le raffinement de son écriture. L’écriture mélodique, usant de chromatisme et de mélismes, la finesse du langage orchestral et l’utilisation singulière du piano sont autant d’éléments qui confirment l’intérêt de l’œuvre, adaptée deux ans plus tard en version symphonique.