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Nuit d’automne

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Composée en 1915 sur un texte de l’écrivain Henri de Régnier – extrait du recueil Les Jeux rustiques et divins, paru au Mercure de France en 1897 –, la mélodie « Nuit d’automne » a été publiée sous forme de pièce isolée à Paris, chez l’éditeur Durand, en 1918. Formé de cinq quatrains d’octosyllabes, le poème de Régnier évoque un soleil couchant à travers toute une série de sensations visuelles, tactiles, auditives et olfactives d’une remarquable vivacité, dont la musique de Caplet – éminemment plastique et subtile – propose une mise en musique particulièrement fidèle. Tout au long de la pièce, la très grande souplesse rythmique de la partie vocale cherche à imiter le débit de la voix parlée. L’œuvre commence dans la résonance d’une pédale de la syncopée puis, sur le mot « beau », l’espace sonore de cette « nuit d’automne » s’ouvre, de l’extrême grave à l’aigu du piano. On notera ensuite la manière dont est traité le texte des troisième et quatrième quatrains, dédié à des sensations essentiellement auditives – « les feuilles chuchotent tout bas » ; « la rivière coule » – que Caplet traduit par des figuralismes de doubles croches mobiles, en arabesques, qui ne sont pas sans rappeler certaines pages de Debussy. Le discours s’immobilise finalement pour le dernier quatrain, consacré à la nuit. Inaugurée par de grands accords progressant par mouvements contraires et par chromatisme, « plus lent », dans un pianissimo « lointain », cette section s’achève « pianississimo perdendosi » sur une disparition progressive du son qui laisse place au « silence » de la nuit.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/2374

date de publication : 06/09/23



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