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Critique musicale. La Fille de Madame Angot

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Date de publication :

CRITIQUE MUSICALE
FOLIES-DRAMATIQUES
La Fille de Madame Angot, opéra-comique, paroles de MM. Clairville, Siraudin et V. Kœnig ; musique de M. Lecocq.

De Bruxelles, Mlle Angot nous revient à Paris.

Donnera-t-on ici, comme en Brabant, des sérénades à l’auteur de la musique, et lui décernera-t-on des couronnes d’or ? Cela n’est pas probable et cependant sa partition mérite quelques honneurs ; — entr’autres celui de devenir probablement centenaire aux Folies-Dramatiques.

L’action se passe sous le Directoire. Mlle Angot est la fille de Mme Angot, si célèbre jadis par sa grosseur proverbiale et ses chapeaux historiques. Comme la mère, la fille est enfant des Halles, bien que greffée probablement sur les galanteries du grand Turc, dont madame sa mère, fut, il paraît, la cinq-cent-unième préférence.

Tout cela se passe comme dans toutes les pièces qui ont pour tremplin les Halles : on y chante, on s’y prend de bec, on y conspire et l’on s’amuse en somme.

D’ailleurs la pièce est très amusante et faite avec habileté. Que demander de plus à des auteurs aimables, qui n’ont pas au fond la pensée de renouveler Juvénal ? Ils cherchent la corde sensible. Je crois que la censure l’a trouvée pour eux à propos de leur dernière pièce.

Ce qui peut se passer aux Variétés n’aurait pas été de bonne mine aux Folies-Dramatiques.

La musique de M. Lecocq a plus de tenue que celle des Cent Vierges, — tant il est vrai que la folie opérette s’en va ! Plusieurs morceaux témoignent d’une rupture avec le souvenir d’Offenbach. Parmi ces morceaux, il faut citer la jolie romance du premier acte, si finement accompagnée par le cor ; la ronde de Mme Angot ; la chanson réactionnaire qui pourrait bien être contestée aux représentations futures, puis le final qui clôture le premier acte, peut-être le meilleur de l’ouvrage.

Au second acte, nous signalerons le chœur des conspirateurs qui a été bissé et méritait de l’être, encore le final qui contient un très heureux mouvement de valse bien signalé pour la scène.

Au troisième acte, sauf un excellent trio, nous n’avons rien à signaler.

Pour en finir à la hâte, succès partout, même pour M. Cantin qui a monté cet ouvrage avec un goût parfait.

Costumes, décors, tout est irréprochable, de couleur locale.

J.-J de Billemont.

Personnes en lien

Compositeur

Charles LECOCQ

(1832 - 1918)

Œuvres en lien

La Fille de Madame Angot

Charles LECOCQ

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CLAIRVILLE Victor KONING Paul SIRAUDIN

Permalien

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date de publication : 31/10/23