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Uthal de Méhul

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Théâtre de l’Opéra-Comique.
La première représentation d’Uthal, pièce imitée d’Ossian, en un acte, a été fort applaudie.

Le poème est écrit en vers, dans lesquels on reconnaît souvent le style ossianique ; plusieurs passages ont de la chaleur et de l’élévation ; mais ces vers qu’on lira probablement avec plaisir dans le silence du cabinet, dégénèrent trop au théâtre de l’Opéra-Comique, en déclamations emphatiques, et la plupart des ces belles tirades produisent un effet tout contraire à celui qu’en attendait l’auteur, c’est de refroidir considérablement l’action déjà très-faible par elle-même, et d’occasionner l’ennui ; cela s’est remarqué plus particulièrement dans les scènes qui précèdent le dénouement.

Du reste, l’ouvrage n’a point de caractère prononcé ; c’est une espèce de tragédie mêlée de chants ; on peut y reconnaître un mélodrame, mais non un opéra-comique. On pourrait aussi se permettre beaucoup d’observations sur les caractères, particulièrement sur celui du père, vieillard implacable, dont la vengeance ne peut s’assouvir qu’en plongeant son poignard dans le sein de son gendre.

La musique est en général belle et riche en grands effets ; mais elle est plus savante qu’agréable ; on y remarque des morceaux magnifiques, tels que la peinture d’un orage, un air chanté par Solié, etc., et en même tems une grande inégalité ; elle manque sur-tout d’une couleur locale, indispensable dans un pareil sujet ; lorsque le compositeur a voulu la lui donner, comme dans un air d’Uthal et dans la romance d’un barde, il a été pâle et monotone ; les chœurs produisent quelquefois un bel effet, mais quelquefois aussi ils sont bizarres et fatigans. En un mot, au lieu d’un tableau largement conçu, riche de coloris, et dont toutes les parties habilement groupées et coordonnées avec art, se rattachent pour produire un bel ensemble et une grande conception d’un seul jet, on ne voit dans cette composition qu’un assemblage de morceaux plus travaillés les uns que les autres, et dont le ton offre des disparates.

Les acteurs, en déclamant de leur mieux et avec autant de chaleur qu’ils ont pu leurs rôles, ont mérité souvent une partie des applaudissemens qu’on leur a prodigués avec une espèce de fureur.

Les auteurs ont été demandés : les paroles sont de M. de Saint-Victor, et la musique de M. Méhul.

Personnes en lien

Compositeur

Étienne-Nicolas MÉHUL

(1763 - 1817)

Œuvres en lien

Uthal

Étienne-Nicolas MÉHUL

/

Jacques-Maximilien-Benjamin Bins de SAINT-VICTOR

Permalien

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date de publication : 21/09/23