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La Princesse jaune de Saint-Saëns

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REVUE THÉÂTRALE

Opéra-Comique. – La Princesse Jaune, opéra comique en un acte, de M. L. Gallet, musique de M. Camille Saint-Saëns.

Voici le sujet très poétique de La Princesse Jaune, donnée en ce moment à l’Opéra-Comique.

Un jeune Hollandais, le docteur Kornélis, s’est épris du Japon par les gravures d’un album de ce pays : grandes fleurs ! tigres écarlates ou jaune d’or ! femmes aux mains fines, aux prunelles longues, aux lèvres semblables à une fleur rouge, etc., etc. ; tout cela lui a monté l’imagination à un tel point, qu’il s’est mis en tête de n’épouser qu’une Japonaise dont il s’est subitement épris et dont l’image, une belle Japonaise, la princesse Jaune, est collée au mur de sa chambre. La folie du docteur va plus loin ; il compose un breuvage qu’il n’a qu’à avaler en appelant celle qu’il aime, et aussitôt sa figure lui apparaîtra. Sa cousine Léna, en même temps sa cuisinière, est jalouse de ce portrait, et on ne sait trop pourquoi, à un changement à vue, elle se trouve déguisée en Japonaise semblable à peu près à l’image dont nous avons parlé. Kornélis, naturellement, s’extasie et lui fait une cour telle qu’elle se voit forcée de prendre la fuitepour échapper aux baisers dont il la menace. Kornélis revient à lui et le tableau change alors comme à la Gaîté. Léna arrive de nouveau, mais en Hollandaise cette fois, et reprend la suite de l’entretien commencé au Japon. Le docteur comprend qu’il a dû faire un rêve ; il en résulte pourtant une chose très claire, c’est l’amour qu’il a vraiment, pour sa cousine.

Tel est le livret bizarre et presque incompréhensible de M. Gallet, et que M. Saint-Saëns a eu à mettre en musique.

Quelques morceaux présentent parfois des inspirations d’un charme particulier.

Pendant une heure, dit M. de Banville, on a entendu son orchestre rêver, chanter, pleurer avec ses mille voix sonores, il a raconté l’idéale féerie du pays des fleurs et des belles armes étincelantes ; il nous a fait écouter avec ravissement son air de la Vision et le beau duo final, plein de passion et de joie, où, à force de l’avoir cherché, les deux amants finissent par trouver le vrai Japon ; M. Lhérie et madame Ducasse ont chanté et joué avec beaucoup de talent lesdeux rôles de La Princesse Jaune. La mise en scène est très belle et très soignée.

Alex. Durant

Personnes en lien

Compositeur, Organiste, Pianiste, Journaliste

Camille SAINT-SAËNS

(1835 - 1921)

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Camille SAINT-SAËNS

/

Louis GALLET

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date de publication : 18/09/23