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Trio concertant pour piano, violon et violoncelle op. 1 no 3

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :
Instrument(s) :

Allegro – Adagio. Quasi allegretto – Final : Poco lento. Moderato ma molto energico

Beaucoup moins connu que le Trio no 1, le Trio no 3 en si mineur n’est pas moins visionnaire que celui-ci. D’un romantisme ténébreux, il est le plus beethovénien des trois. Comme dans les autres trios de l’opus 1, le jeune Franck témoigne à la fois d’une indéniable maîtrise et d’un enthousiasme juvénile qui le porte ici à de surprenantes audaces formelles et expressives. L’Allegro initial, de forme sonate, débute par un geste spectaculaire du piano, dont le rythme en triolets caractéristique est appelé à dynamiser tout le mouvement. Les deux principaux thèmes sont exposés respectivement en si mineur et si majeur, mais le développement abrite un étrange troisième thème en octaves au piano accompagné d’angoissants trémolos chromatiques des cordes. L’Adagio en mi majeur amène une bienfaisante détente. Un thème d’une belle sérénité, exposé d’abord au piano, alterne avec une marche joyeuse, quasi allegretto, dans l’esprit d’un scherzo. Le finale qui, à l’origine, concluait le trio en fut détaché sur les conseils de Liszt pour devenir le 4e Trio concertant op. 2. Celui par lequel Franck le remplaça constitue le sommet expressif du Trio no 3. Il débute par une introduction quasi expressionniste où s’amorce le motif de tête d’un impérieux sujet de fugue. Celui-ci, accompagné de son contre-sujet, forme la matière essentielle de ce mouvement traité en fugato. Un silence dramatique précède l’apparition inopinée d’une phrase de choral, comme un rappel de l’Adagio, avant un dernier épisode tout en ombres et lumières où le thème du finale vient se superposer à la mélodie de choral.