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Quatrième Trio concertant pour piano, violon et violoncelle op. 2

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Allegro

C’est sans doute en 1842 que, sur les conseils de Liszt, Franck détacha le finale de son Trio no 3 pour en faire un 4e Trio autonome, en un seul mouvement. Après l’adjonction de quelques développements, celui-ci fut publié en juillet 1843, orné d’une dédicace « à son ami » Franz Liszt. Sa genèse explique sans doute que ce gigantesque mouvement de près de vingt minutes, d’un romantisme exacerbé, porte à certains endroits l’empreinte du musicien hongrois et apparaisse à l’auditeur non prévenu comme formé d’éléments quelque peu disparates. Ce 4e Trio adopte le plan d’une forme sonate à réexposition inversée. On retrouve dans l’exposition la dualité tonale des trios de l’opus 1, avec un premier thème, très étendu, donné tour à tour en si mineur et en si majeur, tandis que le second thème, commencé en  majeur, se termine en fa dièse majeur. Ostinatos tumultueux et fantomatiques, soudaines ruptures, brusques éclats : le développement reste stupéfiant à bien des égards. Franck n’y recule pas devant les tessitures extrêmes ni devant d’audacieuses juxtapositions de tonalités. La première audition publique attestée de ce trio hors norme eut lieu en janvier 1879 à la Société nationale de musique. La Revue et Gazette musicale de Paris la juge ainsi : « une œuvre de valeur, et par la conception et par la forme, qui portent l’une et l’autre le cachet personnel de l’auteur, original sans recherche, savant sans sécheresse ». En 1922, Vincent d’Indy en publia une version révisée, accompagnée d’une préface.