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Pièce pour violoncelle ou alto et piano op. 39

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Composée en 1897, la pièce pour alto et piano en ut majeur op. 39 d’Ernest Chausson est dédiée au violoncelliste belge Jacques Gaillard, alors âgé de 27 ans, qui mena par la suite une brillante carrière de chambriste. D’un caractère contemplatif et élégiaque, cette œuvre dégage une impression de liberté rythmique et formelle qui fait songer par endroits à une improvisation. Elle s’ouvre sur un doux dialogue des deux instruments, autour d’un thème formé de la transposition du même motif d’une grande souplesse, introduit par un balancement syncopé et écrit dans une mesure impaire, à 5/4. À cette première section « tranquille » succède un passage « plus animé » dans lequel l’alto passe au premier plan pour jouer le rôle d’instrument soliste. Une courte transition introduit de la tension dans le discours et mène à la section la plus agitée de l’œuvre, qui culmine dans un climax fortissimo, au tempo « plus large », amené par une ascension dans l’aigu et des doubles cordes expressives de l’alto, par un flux de doubles croches du piano, ainsi que par un resserrement du dialogue entre les deux instruments, coloré par de nombreuses et lointaines modulations par glissement. La pièce se clôt sur une réminiscence du thème initial et le retour du mètre impair à 5/4, dans un climat « très calme », « plus lent qu’au début ». Cette œuvre existe aussi dans une version pour violon et piano, transcrite par le violoniste Armand Parent. Son titre peu évocateur explique peut-être l’oubli dans lequel est tombée cette page qui s’avère pourtant d’une incontestable poésie et d’un très grand raffinement.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/2798

date de publication : 06/09/23



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