Mors et Vita
Après son séjour à la villa Médicis, Gounod devient organiste et maître de chapelle de l’église des Missions étrangères. Durant ce titulariat, il voit croître sa foi, au point de solliciter auprès de l’archevêché de Paris, en 1847, le droit de porter l’habit ecclésiastique (qu’il obtient). Si, trop attiré par le théâtre, Gounod renonce finalement à toute carrière sacerdotale, il se consacre toute sa vie à la musique religieuse : messes, motets et oratorios. Suite à l’invasion allemande de 1870, le compositeur séjourne plusieurs années en Angleterre où il écrit et fait donner bon nombre de ses œuvres. Le 26 août 1885, alors que Gounod vit de nouveau en France, Mors et Vitaest exécuté au festival de Birmingham par quatre solistes, chœur, orgue et orchestre. L’oratorio est ensuite donné à l’Albert Hall de Londres le 26 février 1886, puis à Paris, au palais du Trocadéro, le 22 mai suivant. En France comme en Angleterre, le public accueille l’œuvre avec enthousiasme. La critique loue en particulier le Judexde la deuxième partie, qui n’est pas sans évoquer l’introduction de Faust. Formé d’un Requiem en douze numéros puis d’une mise en musique de plusieurs versets de l’Évangile selon Saint-Matthieu et de l’Apocalypse, Mors et Vita se veut exemplaire de la manière dont la mort ouvre à la vie éternelle, évoquée à travers un pittoresque tableau sonore, volontiers descriptif. Selon une technique typiquement wagnérienne, le discours est fondé sur les transformations de quatre « formes musicales », ou motifs récurrents, qui représentent des sentiments religieux ou des événements.
Permalien
date de publication : 25/09/23
Accéder à la recherche