Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano en la mineur

Libéré en 1905 de ses fonctions de directeur du Conservatoire, Dubois peut désormais se consacrer entièrement à la composition. Il écrit alors un nombre significatif d’œuvres de chambre : Quintette avec piano et Terzettino pour flûte, alto et harpe (1905), Sonate pour violoncelle et piano (1906), Quatuor avec piano (1907), Quatuor à cordes n^o 1 (1909), Trio avec piano n^o 2 (1911). Sitôt achevé, le Quatuor avec piano connaît plusieurs exécutions, toutes couronnées de succès. Le Ménestrel du 27 avril 1907 mentionne un concert à la Maison des Arts : « Très belle soirée musicale au cours de laquelle MM. Willaume, Feuillard, Macon et Morpain exécutent en perfection le beau quatuor de Théodore Dubois pour piano et cordes. » Un numéro ultérieur de la revue signale que la partition a été jouée à la salle Pleyel fin avril et à La Sourdine en mai. Tumultueux et tendu, le premier mouvement divise l’effectif en deux strates, disposition exploitée également dans l’Allegro leggiero : d’une part le piano, d’autre part les cordes. L’Andante molto espressivo, souple et élégant, joue davantage sur l’entrelacement des lignes. Parfois teinté de mélancolie, il déploie une effusion plus intense dans sa partie centrale. Après le scherzo léger et spirituel, le finale récapitule le matériau du quatuor, comme le précise Dubois sur la partition : « Ce morceau est construit et développé avec différents thèmes et dessins des trois morceaux précédents, ce qui en fait une sorte de résumé synthétique de l’œuvre. » Repris tour à tour, les thèmes sont également superposés dans une séquence d’une remarquable virtuosité compositionnelle.