Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano en mi mineur op. 24

Primé par la Société des compositeurs de musique en 1893, créé le 19 avril 1894 (salle Pleyel) et publié en 1895, le Quatuor pour piano et cordes en mi mineur op. 24 de Fernand de la Tombelle révèle les différentes facettes du style de son auteur. Il semblerait, d’après le musicologue Jean-Christophe Branger, que cet ouvrage soit le fruit d’un remaniement d’un premier quatuor en mi mineur joué en première audition à la Société nationale de musique par le Quatuor Rémy le 17 mars 1888 (le compositeur tenait alors le piano). Cette version initiale était composée d’un Allegro agitato, d’un Andante choral, d’un Scherzo et d’un Finale : elle laisse ainsi penser que les trois derniers mouvements ont connu une révision importante avant d’être proposés au concours de la Société des compositeurs de musique. À l’agitation de l’« Allegro » initial, qui rappelle certaines pages de Schumann, succède, dans la version de 1893, un « Adagio » très expressif en ut majeur dans lequel les trois instruments à cordes dialoguent avec le piano. Après un troisième mouvement badinant de type scherzo, le dernier mouvement clôt l’œuvre avec éclat. Dans ce quatuor, La Tombelle traite les trois instruments à cordes de façon égale. Composé à la suite de sa première série de pièces pour orgue (op. 23) qui rend hommage aux grands organistes du temps, la partie de piano de l’opus 24 démontre que la richesse du clavier de La Tombelle peut également s’exprimer sur l’instrument roi des concerts.