Quatuor à cordes no 2 en la majeur
Allegretto grazioso – Andante – Allegretto – Allegro risoluto
Avec son deuxième quatuor à cordes, composé vers 1869, Félicien David approfondit son approche du genre. Il n’est pas impossible que le premier thème de l’« Allegretto gracioso » soit inspiré du début de la Symphonie italienne de Mendelssohn, dont il reprend l’idée d’un appel, accompagné de notes répétées. Ce mouvement se caractérise par son élégance, son animation naturelle et fluide, perceptible dès la première mesure. Après l’exposition, le développement et la réexposition attendus, apparaît un développement secondaire, plus complexe que le principal – le compositeur prouve à l’auditeur qu’il n’a pas abattu toutes ses cartes. Dans l’« Andante », un choral d’une grande noblesse d’expression donne naissance au thème. On remarque le dialogue effusif qui s’engage entre violoncelle et premier violon, présent à nouveau dans la dernière section. Avec son motif sautillant, l’« Allegretto » n’est pas dénué de pittoresque. Passé un trio central apaisé, à l’écriture legato et raffinée, le motif resurgit. La fin de cette page est étonnante : bribe du motif en pizzicato, réminiscence du trio, tout semble s’effilocher. Ne reste finalement qu’une tenue. On note la parenté de cet effacement progressif du matériau avec la « Marche de la caravane », célèbre page de David, à la fin de son ode-symphonie Le Désert. Pour terminer, l’« Allegro risoluto » est une danse d’esprit campagnard qui s’organise en une structure de rondo. Page variée, faite de moments à l’expression simple et directe, mais d’autres aussi à l’écriture plus savante.
Permalien
date de publication : 25/09/23
Accéder à la recherche