La Sirène
Cantate pour le concours du prix de Rome de composition musicale 1908.
Les cantates réalisées par les concurrents du prix de Rome de composition musicale sont rarement discutées dans la presse. D’autant moins quand il s’agit d’un ouvrage qui n’a pas obtenu le premier prix. Pourtant, en 1908, La Sirène de Nadia Boulanger intéresse les journalistes. Les Annales politiques et littéraires publient le début de sa partition le 26 juillet 1908 et la revue La Vie heureuse consacre une page entière au parcours académique de la compositrice (15 août). C’est la nouveauté de la situation qui crée l’événement. Nadia Boulanger est la quatrième femme à entrer en loge à Compiègne et la deuxième à obtenir un (second) prix au concours, après Hélène Fleury en 1905. Lors du concours de 1908, la musicienne se distingue dès les premières sélections : elle destine sa fugue à quatre voix non pas à un ensemble vocal, mais à un quatuor à cordes. Menacée d’exclusion pour cette audace, elle parvient tout de même à convaincre le jury d’en évaluer la qualité et de l’admettre à l’ultime épreuve. Le livret de La Sirène sort de la plume d’un habitué du prix de Rome : Eugène Adénis, alors auteur du texte de sept cantates imposées (il signera encore celle de Faust et Hélène qui couronnera la sœur de Nadia en 1913), associé pour l’occasion au poète Gustave Desveaux-Vérité. En trois scènes, les auteurs montrent un marin arraché à l’amour de sa fiancée et précipité vers la mort par une sirène. « Plusieurs pages dénotent chez Mlle Boulanger une entente scénique remarquable, notamment celle où la voix de la sirène trouble l’amour des deux fiancés. Cela est d’un effet saisissant » la félicite La Vie heureuse.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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