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Berceuse pour violon et piano

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Au XIXe siècle, la berceuse n’est plus forcément destinée à endormir les tout-petits. Si elle abandonne le ton populaire des chansons enfantines, elle se nourrit cependant d’un idéal de simplicité s’appuyant sur une rhétorique qui en fait un véritable genre : tempo lent ou modéré, figures rythmiques régulières instaurant un doux balancement, textures transparentes, mélodie legato et bien chantante, dynamique essentiellement piano, absence de contrastes. La Berceuse pour violon et piano de La Tombelle, publiée chez Richault vers 1895, respecte ces règles tacites. Le chant du violon, ce dernier jouant tout du long avec sourdine, se déploie essentiellement dans le médium et l’aigu, tandis que la main droite du piano déroule de délicats battements de croches qui unifient la pièce. L’harmonie évite les chocs violents, incongrus dans ce type de musique, mais se pare en revanche de subtiles irisations, apportées notamment par les souples glissements du mineur au majeur (l’introduction pianistique est ainsi en la mineur, coloré de modalité, la tonalité de la majeur s’imposant à l’entrée du violon), les accords de passage sur les nombreuses pédales de la basse, une jolie modulation en fa majeur en rapport de tierce avec le ton principal. La partition précise à plusieurs reprises sur quelle corde le violoniste doit jouer : indication (du compositeur ou de l’éditeur ?) qui a des incidences sur le timbre, mais révèle peut-être une fonction pédagogique. On imagine volontiers cette Berceuse sous les doigts d’amateurs, dans un salon cultivant les vertus de la vie familiale bourgeoise.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/6418

date de publication : 25/09/23



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