Suite pour flûte et piano
Prélude – Scherzo – Menuet – Romance – Final
La Suite pour flûte et piano est créée le 13 janvier 1872 à la Société nationale de musique par son dédicataire, le flûtiste Paul Taffanel. Mais l’inspiration de cette pièce provient sans doute du second interprète de cette première audition : Camille Saint-Saëns assure la partie de piano de ces cinq mouvements et reprend l’ouvrage, une semaine plus tard, lors d’une séance particulière qu’il organise. On retrouve en effet, six ans après la Suite pour violoncelle op. 16 du professeur de la compositrice, un geste similaire visant à honorer le Grand Siècle et ses suites de danses tout en y insérant une sensibilité moderne. Grandval ne va cependant pas aussi loin que son modèle dans le pastiche et se maintient toujours – même dans le Menuet – au cœur du romantisme. Les arpèges introductifs rappellent d’ailleurs clairement l’écriture de Frédéric Chopin – autre enseignant de la vicomtesse de Grandval –, tout comme certains passages du Final, évoquant la Sonate en si mineur op. 58 du Polonais. La pièce est publiée en 1876 chez Richault. Le 21 juin 1878, à l’Exposition universelle, dans le cadre des séances officielles de musique de chambre organisées au Palais du Trocadéro, on choisit cet ouvrage pour représenter le travail de la compositrice. La Revue et Gazette musicale de Paris signale alors : « M. Taffanel a joué avec sa perfection accoutumée et sa belle qualité de son cette musique élégante, distinguée, pleine de jolis détails, et le public a fait grande fête à l’œuvre et à l’interprète. Parmi les quatre morceaux [sic], la romance, page charmante et fine, nous a surtout frappé. »
Permalien
date de publication : 11/01/24
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