Quatuor avec piano en sol mineur
Allegro – Andante – Allegro scherzando. Più lento – Vivace con brio
L’année 1875 est celle du quatuor pour Marie Jaëll. Elle finalise d’abord un quatuor à cordes (dont le manuscrit porte la date du 5 mars) avant de transformer cette partition en quatuor avec piano. Les trois premiers mouvements des deux œuvres sont similaires. Une brève de la Revue et Gazette musicale de Paris du 7 novembre 1875 signale une première audition privée de cette version pianistique et en annonce la prochaine programmation au concert. Celle-ci advient à la Société nationale de musique, le 29 avril 1876. La compositrice y défend la partie de piano, accompagnée par Hubert Léonard (violon), Louis Van Waefelghem (alto) et Léon Jacquard (violoncelle). La Revue et Gazette note alors des retouches apportées à la bouture entendu l’hiver précédent, ce qui explique que l’œuvre – restée inédite jusqu’au XXIe siècle (éditions Troester) – soit conservée sous la forme de plusieurs versions manuscrites discordantes. Alors que Le Ménestrel boude l’œuvre et que la Revue et Gazette l’encense, tout en mettant en garde sa compositrice « sur la manière dont est écrite la partie de piano, trop dominante en général […] et se tenant trop souvent dans les cordes basses de l’instrument » (7 mai 1876), Édouard Coursse en propose, dans le XIXe siècle du 2 mai 1876, une recension sans réserve : « Le style est large, sévère, il évite le grand écueil de la banalité, et reste constamment d’une originalité saisissante. » Au seuil de sa nouvelle carrière de compositrice, Marie Jaëll lui paraît puiser dans son savoir d’interprète pour s’exprimer dans la « langue musicale » des grands maîtres.
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date de publication : 06/09/23
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