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Revue musicale. Jean de Nivelle

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REVUE MUSICALE 
OPÉRA-COMIQUE. – Première représentation de Jean de Nivelle, opéra comique en trois actes, paroles de MM. Edmond Gondinet et Philippe Gille, musique de M. Léo Delibes.

Le musicien auquel nous devons l’ouvrage important et nouveau que l’Opéra-Comique vient d’offrir à son public, M. Léo Delibes, est d’une race et d’une lignée d’artistes qui, depuis près d’un siècle, ont occupé Paris de leur personne et de leur talent. Par sa mère, en effet, le jeune compositeur descend en ligue droite de ces fameux frères Batiste, qui, au nombre de trois, furent la gloire et l’orgueil de la Comédie-Française et de l’Opéra-Comique, et le frère même de sa mère était cet excellent Edouard Batiste, mort il y a deux ans, et qui, titulaire du grand orgue de Saint-Eustache et professeur Conservatoire, s’était acquis une si grande réputation comme professeur, comme didacticien et comme organiste. On voit que l’auteur de Coppélia et de Jean de Nivelle a de qui tenir, et l’on peut presque dire que dès sa naissance il appartenait à l’art et qu’il était prédestiné.

C’est d’ailleurs une carrière bien elle curieuse et bien intéressante à étudier que celle de M. Léo Delibes, et qui montre à quel point une vive intelligence, aidée d’un travail assidu, peut triompher de toutes les difficultés. 

Né en province, sans fortune, il vint à Paris avec sa famille, à l’âge de douze ans environ, et, tout en commençant ses classes au Conservatoire, commença à gagner sa vie en remplissant les fonctions d’enfant de chœur dans diverses églises. Au Conservatoire, il fut successivement élève de M. Le Couppey pour le piano, de Bazin pour l’harmonie, de Benoist pour l’orgue, puis il entra dans la classe de composition d’Adolphe Adam, qui le pris bientôt en affection à cause de son aimable nature, de son ardeur au travail, et dont il devint bientôt l’élève préféré. 

M. Delibes avait à peine dix-sept ans lorsque, précisément par la protection d’Adam, il obtint une place d’accompagnateur au Théâtre-Lyrique, presque en même temps qu’il entrait comme organiste à l’église Saint-Jean et Saint-François. C’est bien le cas de dire que, comme autrefois l’abbé Pellegrin, le collaborateur du grand Rameau, 

Il dînait de l’autel et soupait du théâtre.

C’est de cette époque que datent les premiers essais de M. Delibes, comme compositeur, et c’est bientôt qu’il écrivit en se jouant la partition d’une petite pochade musicale, Deux sous de charbon avec laquelle il fit ses débuts au gentil petit théâtre des Folies-Nouvelles, et où M. Hervé remplissait le principal rôle. Toutefois, et contre l’ordinaire des jeunes musiciens, la scène n’était pas alors l’objectif de M. Delibes. Il avait écrit ce petit ouvrage pour s’amuser, pour se distraire d’occupations plus sérieuses, mais il ne songeait nullement, malgré ses tendances et son tempérament, à parcourir la carrière du compositeur dramatique. À l’encontre de tant d’autres, pour qui les occasions de se produire sont si difficiles et si rares, il fut singulièrement poussé par les circonstances, et c’est alors seulement qu’il comprit de quel côté l’attiraient ses facultés naturelles et les heureux dons qu’il avait reçus en naissant.

Bientôt il donna aux Bouffes-Parisiens, qui en étaient à leurs commencements, deux petits actes dont la musique alerte et fine obtint un vif succès : Deux vieilles gardes et Six Demoiselles à marier ; puis à peine âgé de vingt ans, il faisait représenter au Théâtre-Lyrique un opéra-comique intitulé Maître Griffard, et ce petit ouvrage, leste et pimpant, tout plein de jeunesse et de bonne humeur, qui brillait par une gaieté franche et un bon sentiment de la scène, faisait pressentir ce que son auteur pourrait devenir un jour et donnait la mesure de son tempérament, qui le portait précisément vers le genre de la comédie musicale. Pendant plusieurs années, M. Delibes multiplie ces petites productions aimables, fines, spirituelles, et qui commençaient à faire connaître avantageusement son nom. Il donne ainsi, successivement, soit aux Bouffes-Parisiens, soit au Théâtre-Lyrique, l’Omelette à la Follembuche, Monsieur de Bonne-Étoile, les Musiciens de l’orchestre, le Jardinier et son Seigneur, la Tradition, le Serpent à plumes, le Bœuf Apis, l’Écossais de Chatou, sans compter deux bluettes écrites pour le Kursaal d’Ems, Mon ami Pierrot et les Eaux d’Ems, et un ouvrage plus important, la Cour du roi Pétaud, qui, joué aux Variétés, n’obtient pas le succès qu’il méritait.

Il arriva à M. Delibes ce qui, quarante ans auparavant, était arrivé à Hérold. Il accepta les fonctions de chef de chœurs à l’Opéra, et, comme par une pente naturelle des événements, il fit ce qu’avait fait Hérold, c’est-à-dire qu’il se mît à écrire quelques partitions de ballet, et qu’il montra ainsi son talent si jeune, si frais, si primesautier, sous un jour tout nouveau, qui lui fut extrêmement favorable, qui révéla son nom au grand public et lui créa aussitôt une grande notoriété. Il donna ainsi La Source, en société avec un jeune musicien russe, M. Minkous, ajouta un divertissement à la belle partition du Corsaire, de son maître Adam, et écrivit celle de Coppélia, œuvre exquise et charmante, qui se distingue par l’abondance mélodique, la franchise des rhythmes, l’intelligence scénique, aussi bien que par la richesse, l’éclat et la variété de l’instrumentation. Plus récemment, il a encore donné Sylvia ou la Nymphe de Diane, dont la musique pleine d’entrain, fut accueillie avec toute la faveur qu’elle méritait. 

Cependant, les sympathies, les tendances de M. Delibes l’attiraient vers l’Opéra-Comique, où l’on sentait qu’il devrait se mouvoir à l’aise, car il avait toutes les qualités d’élégance aimable, d’expérience scénique, de grâce mélodique qui conviennent au genre, avec une certaine recherche du bien dire et comme une sorte d’ambition novatrice en rapport avec les théories intelligentes de la jeune école française et ses idées sur le renouvellement de l’art moderne. M. Delibes, en effet, a le sentiment très-vif de la période de crise et de rajeunissement que traverse en France l’art musical, il ne croit pas le genre de l’opéra-comique à l’abri de ce travail de transformation, et songe, sans pouvoir les exactement définir, aux réformes et aux modifications qu’il serait utile et désirable d’y voir apporter. Cette tendance était déjà visible dans le premier ouvrage que le jeune maître donna à l’Opéra-Comique en 1873, le Roi l’a dit, ouvrage plein de grâce, de jeunesse et de fraîcheur, et dont le premier acte était un vrai bijou ; elle s’affirme davantage encore dans la partition plus corsée, plus ambitieuse de Jean de Nivelle ; mais peut-être est-il regrettable que, par suite d’une certaine indécision d’esprit, M. Delibes, tout en se montrant pénétré des nécessités de l’heure présente, ne se rende pas un compte bien net de la nature des améliorations qui peuvent être apportées dans la forme de la comédie lyrique, ne sache pas lui-même au juste, et d’une façon précise, à quoi s’en tenir sous ce rapport et sur quel terrain marcher. De ce manque assez apparent d’équilibre entre les aspirations de l’artiste et le produit nouveau de son imagination, il résulte une certaine hésitation, une certaine incohérence dans l’ensemble de l’œuvre, qui, à mon sens, manque un peu de naturel au point de vue du style, un peu d’unité au point de vue de la forme, un peu de sûreté et de fermeté enfin en ce qui concerne sa contexture générale, sa couleur et son caractère. M. Delibes est un esprit fin, délicat, curieux, chercheur de nouveauté, mais ce sont là des facultés qu’il ne faut pas exagérer jusqu’au point de devenir abstracteur de quintessence, et de laisser le détail l’emporter sur l’ensemble. La préciosité et le maniérisme mènent droit au marivaudage, et, il faut bien le dire, le marivaudage est l’antipode de l’action dramatique, considérée surtout dans le sens musical. Ces réflexions, qui n’enlèvent rien à la valeur très-réelle de la partition de Jean de Nivelle, mais qui, je crois, en caractérisent assez nettement certaines tendances, me sont inspirées par la très-vive sympathie, par le très-grand respect que j’éprouve pour le talent de M. Léo Delibes, et par mon désir de ne pas le voir s’égarer et perdre son temps en recherches superflues. Hérold, qui, avec une si haute et si admirable compréhension de son art et des nécessités scéniques, avait, lui aussi, l’amour du détail, du fini, du parfait, n’a jamais sacrifié l’ensemble et le caractère d’une œuvre à ses côtés secondaires et, si l’on peut dire, en dessous. Le Pré aux Clercs est là pour le prouver, et je suis bien certain que M. Delibes est, comme moi, un admirateur du Pré aux Clercs. Qu’il prenne pour modèle, à ce point de vue, le maître et son chef-d’œuvre ; il en est digne, il s’en trouvera bien.

Ceci dit, et avant de passer à l’analyse musicale de l’œuvre nouvelle, il me faut, en quelques mots, faire connaître le poème qui l’a inspiré, poème qui, malheureusement est un peu obscur, un peu embrouillé, et qui manque un peu plus de clarté qu’il ne faudrait. On sait qu’un Jean de Montmorency, sire de Nivelle, dépité de voir son père se remarier, quitta la cour de France pour offrir ses services au comte de Charolais, plus tard Charles le Téméraire, et se battit à Montlhéry contre Louis XI. Cela lui valut une condamnation au bannissement, après son refus de comparaître devant le roi, et c’est ce refus qui le fit qualifier de « chien » dans la chanson populaire :

C’est ce chien de Jean de Nivelle 
Qui s’en va quand on l’appelle.

Voilà le personnage historique dont les auteurs du nouvel opéra se sont emparés pour en faire le héros de leur pièce, en modifiant son caractère et les incidents de sa vie pour le rendre sympathique au spectateur. Par malheur, cette pièce, qui ne manque point de qualités scéniques, est si touffue, et l’action en est tellement enchevêtrée qu’elle est singulièrement difficile à comprendre, et plus encore à raconter. Le premier acte se passe en Bourgogne, où une nommée Simone, qui est reconnue pour sorcière, vend aux fillettes un philtre qui fait aimer de celui qu’on aime. Simone a une nièce, Ariette, gentille jouvencelle qu’elle voudrait faire épouser à son fils, un vaurien qui est en prison pour vol. Mais Ariette aime un berger du nom de Jean, qui n’est autre que le sire Jean de Montmorency, ou Jean de Nivelle, lequel se cache après avoir fui la cour de Louis XI, parce que ce prince voulait l’obliger de prendre pour femme Mlle de Malicorne, Isabeau la bossue, fille d’un de ses courtisans. Ariette refuse donc d’épouser son cousin, et Simone, furieuse, s’en venge en dénonçant Jean, qu’elle a deviné, au comte de Charolais, venu pour présider une fête de vendange. L’incident n’a pas de suite pourtant, et pour tout le monde Jean de Nivelle reste un simple berger.

Au second acte, l’action est transportée au château du duc de Bourgogne, où nous assistons aux intrigues vulgaires de deux diplomates ridicules, le sire de Malicorne, envoyé du roi de France, et le baron de Beautreillis, personnage de l’entourage du duc Philippe. Comment se fait-il que nous retrouvions là la jeune Ariette, devenue dame de la cour de Bourgogne et compagne de damoiselle Diane de Beautreillis ? C’est ce qu’il me serait bien impossible de dire. Ce second acte, d’ailleurs, est singulièrement mystérieux, et les faits s’y produisent et s’y passent sans que l’on puisse guère les bien comprendre et les bien expliquer. C’est ainsi qu’un courtisan du nom de Saladin, ne pouvant se faire aimer d’Ariette et voulant s’en venger, la perd dans l’esprit de Jean de Nivelle, qui se trouve aussi là on ne sait trop pourquoi ni comment. Puis les deux rivaux se battent, Saladin est tué par Jean, et comme on accuse celui-ci de l’avoir assassiné, il trouve bon de se faire connaître, en déclarant que son adversaire est mort dans un combat loyal. Le comte de Charolais lui pardonne alors, et Jean de Nivelle demande à être mis à la tête d’une compagnie pour aller combattre le roi de France.

Le troisième acte, plus énigmatique peut-être et plus étrange encore que le précédent, nous amène aux environs du château de Montlhéry, pendant une trêve entre les Bourguignons et les Français. Ariette, qui passe son temps à changer de condition, est redevenue une simple paysanne ; Jean, qui pourtant vient de se couvrir de gloire, abandonne, on ne sait pourquoi, les couleurs de Bourgogne pour la bannière de France ; Malicorne et Beautreillis recommencent leurs petites intrigues ; Simone continue de vouloir se venger de sa nièce ; Diane court à droite et à gauche sans rime ni raison ; le comte de Charolais traverse toujours l’action comme un génie bienfaisant ; et enfin… enfin Jean de Nivelle épouse Arlette la bergère, qui deviendra dame de Montmorency.

Tel est le canevas enchevêtré qui a excité l’inspiration de M. Léo Delibes, et sur lequel il a écrit une partition un peu inégale, je l’ai dit, péchant par le manque d’unité, mais dont la valeur ne saurait être contestée, et qui contient des épisodes remarquables, des pages exquises et empreintes d’un charme pénétrant. L’œuvre entière est écrite, d’ailleurs, avec une rare conscience, et il y faut louer avant tout un grand souci de la forme, le respect le plus absolu de l’artiste pour son art, et une rare distinction dans la facture.

J’exprimerai toutefois le regret que M. Delibes, suivant le mauvais exemple qui lui est donné par la plupart de ses confrères, se soit dispensé, cette fois encore, d’écrire une ouverture. Quand on songe aux belles préfaces instrumentales que Méhul traçait pour Ariodant ou Euphrosine et Coradin, Cherubini pour les Deux Journées, Boieldieu pour la Fête du village voisin et le Nouveau Seigneur, Hérold pour Zampa et le Pré aux Clercs ; quand on se rappelle les élégantes ouvertures d’Auber, d’Adam et de M. Ambroise Thomas, on se prend à regretter la négligence et la paresse, sous ce rapport, de nos jeunes musiciens, si soucieux pourtant de leurs effets symphoniques, si soigneux de leur orchestre, et qui laissent échapper volontairement l’occasion de le laisser parler seul et dans son entière indépendance.

Parmi les pages les mieux réussies de la partition de Jean de Nivelle, il faut citer l’adorable chœur des paysans par lequel s’ouvre le premier acte qui est d’une fraîcheur toute printanière, et dont la qualité maîtresse est de s’encadrer à merveille dans le décor et dans l’action, où il fait entrer de plain pied le spectateur. La ballade de la mandragore, dite par Simone et reprise par le chœur, qui commence en mineur et finit en majeur, est une mélodie d’une expression touchante et mélancolique, qui constitue du reste l’un des points d’attache de la partition, car elle revient plusieurs fois dans le cours de l’ouvrage et toujours d’une façon caractéristique. Le rondeau d’Annette : 

On croit à tout lorsqu’on aime, 

si joliment accompagné par la flûte, est malheureusement écrit trop haut, ce qui rend presque impossible son exécution dans la mezza voce. Ce premier acte, qui est le plus fourni d’excellents morceaux, et à mon sens le plus intéressant, contient encore un duo entre Arlette et Simone, dont certains passages sont charmants, et qui, avec l’entrée de Jean, devient un trio dramatique et du meilleur effet. J’aime moins la « chanson de Jean Nivelle », qui me semble manquer de naturel, de franchise et de naïveté ; mais l’élégante personnalité du compositeur se retrouve dans le duo des deux amoureux, dont le dialogue s’établit sur une phrase de violons pleine de grâce et de distinction ; il y a dans ce duo de réels bonheurs d’inspiration, et l’auteur a fait une vraie trouvaille avec l’épisode : 

J’ai donné mon cœur aux étoiles… ; 

la conclusion du morceau, avec les deux cris douloureux des amants, est extrêmement heureuse. L’acte se termine par un finale scénique très vivant, très en dehors, mais qui, je l’avoue, m’a laissé un peu froid.
Au second, je mentionnerai un entr’acte délicieux, plein de malice et de coquetterie, un trio bouffe entièrement écrit sur un dessin d’orchestre d’un rhythme très-piquant et d’une rare ingéniosité harmonique, la romance dramatique de Simone, qui est d’une heureuse couleur et d’un bon caractère, puis le duo d’Ariette et de Diane, vraiment joli et bien conçu et dans lequel l’orchestre reprend à son compte le motif de la ballade de la Mandragore. Le finale de cet acte renferme une phrase de basse : 

Et nous nous connaissons autant que votre roi 
En affaires d’honneur et de chevalerie.

qui est d’un beau dessin mélodique, d’une allure superbe et d’une ampleur magistrale.
Au troisième, je signalerai une jolie romance de baryton, qui pourtant, me semblerait gagner à un peu plus de simplicité mélodique, un air élégant chanté par Ariette et dont l’allegro n’a pour moi que le tort de manquer un peu de développement, et les stances de Jean de Nivelle : 

J’ai vu la bannière de France !

L’interprétation de Jean de Nivelle ne laisse guère à désirer. Mlle Bilbaut-Vauchelet, toujours charmante, toujours en possession de la faveur du public, est une Arlette accomplie, malgré la fatigue qui, le premier soir, semblait s’emparer d’elle à certains moments. Jean de Nivelle, ç’est M. Talazac, dont la voix généreuse et chaude, sympathique et corsée, fait merveille dans ce rôle écrit expressément pour lui. L’organe étrange et saisissant de Mme Engally, sa nature un peu farouche, conviennent on ne peut mieux au personnage de la sorcière Simone. Enfin M. Taskin, dont le talent n’est pas discutable, a obtenu un succès très-franc et presque inattendu dans celui du comte de Charolais, qu’il a chanté avec un goût et un style remarquables. Les autres rôles sont tenus avec soin par MM. Grivot et Gourdon, Mlle Mirane et M. Maris. Quant à l’orchestre, chargé d’une tâche difficile et délicate, car les détails les plus fins abondent dans la partition de M. Delibes, il a marché avec un ensemble parfait et un rare sentiment des nuances, sous l’habile direction de M. Danbé, ainsi que les chœurs, qui ont été étayés, pour la circonstance, de quelques jeunes, fraîches et jolies voix empruntées au Conservatoire. En somme, l’ensemble est excellent, et tout à fait digne de l’Opéra-Comique. 

ARTHUR POUGIN.

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date de publication : 05/02/24