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Mélidore et Phrosine

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Drame lyrique en 3 actes créé à l'Opéra-Comique (salle Favart I) le 6 mai 1794.

Inspiré par le poème narratif Phrosine et Mélidore de Gentil-Bernard, le livret de Mélidore et Phrosine revisite la légende d’Héro et Léandre en narrant l’amour incestueux de Jules pour sa sœur Phrosine. Plus que l’inconvenance du sujet, le censeur reproche au librettiste Antoine-Vincent Arnault l’absence de patriotisme de son texte qui, ne comportant pas une seule fois le mot « liberté », ne correspond pas à l’idéologie qui s’empare de l’opéra à l’époque révolutionnaire. Après une révision du livret, avec la contribution d’Ernest Legouvé, l’œuvre est créée à la salle Favart le 17 floréal an III (6 mai 1794) sous la direction de Berton. L’accueil est très partagé, certains critiques saluant un chef d’œuvre, d’autres regrettant de n’ y trouver ni simplicité ni vrai chant et reprochant au compositeur de ne pas puiser son inspiration chez les maîtres italiens. La partition, d’une facture très remarquable, veut exprimer les passions profondes de l’âme humaine, en particulier la jalousie, notamment par l’utilisation de dissonances, de chromatismes et d’un langage harmonique très audacieux, caractérisé par la tendance à passer soudainement du ton majeur au ton mineur ou bien à juxtaposer des tonalités très éloignées entre elles (final du 1er acte). Ces hardiesses harmoniques furent peu appréciées par Cherubini, qui dénonça « ces brusques transitions trop étrangères au ton principal du morceau » comme étant « incohérentes et dures ». L’orchestration, dont le caractère novateur fut salué par Berlioz, ainsi que l’utilisation des motifs de réminiscence préfigurent le développement de l’opéra romantique.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/6932

date de publication : 06/05/24



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