Sonate pour piano et violon
Mouvement modéré, mais très impétueux – Très lent (sans aucune rigueur de mesure). Mouvement de polonaise (brillant et très rythmé)
Composée en 1892 et publiée en 1894 chez Durand et fils, la Sonate pour piano et violon op. 8 de Camille Chevillard est – pour le moins – passée inaperçue dans l’histoire de la musique. Éclipsée par l’activité intense de son compositeur en tant que pianiste virtuose, puis chef d’orchestre central de la vie musicale parisienne, la production pour musique de chambre de Chevillard a sans doute également pâti de l’accueil extrêmement froid que son Quintette avec piano op. 1 rencontre au début des années 1890 (notamment suite à son exécution au Cercle des XX à Bruxelles par le quatuor Ysaÿe, accompagné par l’auteur). À l’image de la première sonate pour violon de Saint-Saëns (1885), l’opus 8 propose un regroupement de ses mouvements en deux parties distinctes. La rupture opérée dans la seconde partie entre un « Très lent » et un « Mouvement de polonaise » dessine pourtant clairement, après un « Mouvement modéré » sans cesse changeant, trois atmosphères rythmiques homogènes. Du sol mineur initial au sol majeur final, Chevillard déploie une palette harmonique assez vaste au service d’une virtuosité éclatante et l’usage de termes français pour décrire les différents mouvements s’inscrit par ailleurs parfaitement dans une esthétique fin-de-siècle que l’auteur partage, entre autres, avec Guillaume Lekeu. Ce sont néanmoins les influences de César Franck et de Vincent d’Indy qui sont les plus sensibles au fil de ces pages. La redécouverte de cette sonate est à mettre au crédit de Jean-Jacques et Alexandre Kantorow : père et fils en ont proposé un premier enregistrement en 2014 dans le cadre d’un album dédié aux sonates françaises.
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date de publication : 25/09/23
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