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Concerts et soirées. Audition des envois de Rome

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Concerts et soirées.

Jeudi soir 12 décembre, a eu lieu, dans la salle du Conservatoire, la séance d’audition des envois de Rome. Ces envois étaient au nombre de quatre : une Ouverture symphonique, de M. P.-V. de la Nux, Diane et Endymion, scènes pour orchestre en quatre parties par M. André Wormser, l’ouverture de Macbeth, de M. Paul Puget, et du même auteur, une ode psaume de J.-B. Rousseau pour orchestre et chœurs, avec solo de baryton très bien rendu par M. Seguin, qui a dû remplacer au pied levé M. Lorrain indisposé. Cette séance, nous le constatons à regret, n’a pas été, à beaucoup près, aussi satisfaisante que celles des années précédentes. On devait, d’ailleurs, s’y attendre d’après le rapport présenté à l’Institut qui a été loin d’être favorable à ces compositions. L’effet produit sur l’auditoire, il faut le dire, a pleinement justifié les critiques et les sévérités du rapport. MM. de la Nux, Wormser et Puget ont certainement du talent, ils sont très forts sur le procédé, ils savent parfaitement mettre en œuvre toutes les ressources, toutes les habiletés de l’harmonie, du contre point et de l’instrumentation ; mais dans leur musique la forme emporte le fonds. La mélodie, l’idée inspiratrice y font à peu près complètement défaut, et ce qu’il y a de triste, mais qui du moins permet de ne pas désespérer tout à fait, c’est qu’on voit qu’il y a parti pris, et qu’en voulant suivre les sentiers que cherche à frayer l’école dite de l’avenir, ces néophytes emportés par leur zèle, ont exagéré les tendances, et reproduit surtout les défauts de cette école. L’ouverture symphonique de M. de la Nux est bien conduite mais d’un style haché et tourmenté. Il y a du coloris et d’ingénieux détails dans Diane et Endymion de M. Wormser, dans la deuxième partie surtout, la Danse des Sylvains, le seul morceau qui, dans toute la séance, ait réellement fait plaisir et dont le motif ne manque pas d’une certaine originalité de bon aloi. L’ouverture de Macbeth de M. Puget est une succession d’effets violents et heurtés, souvent étranges et bizarres, au milieu desquels on distingue à grand peine une sorte de petit motif présenté par le cor et revenant fortissimo à la fin. M. Puget aurait été plus heureux dans le psaume, où les messes chorales sont assez habilement employées, si ce morceau tout entier n’était conçu dans un sentiment de plénitude et de violence, dont pas un seul effet de douceur et de demi-teinte ne vient tempérer l’excès. Nous pensons, quant à nous, que les trois lauréats feront bien de changer de manière, car s’ils s’opiniâtrent à marcher dans la voie où ils se sont engagés, il n’est guère probable qu’elle puisse les mener au succès. — A. M.

Personnes en lien

Compositeur

Paul PUGET

(1848 - 1917)

Compositeur, Pianiste

Paul VÉRONGE DE LA NUX

(1853 - 1928)

Compositeur

André WORMSER

(1851 - 1926)

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/696

date de publication : 15/10/23