Avant La Vivandière
AVANT « LA VIVANDIÈRE »
La première de ce soir. – Le livret et la partition. – Peintre et poète. – Le testament artistique de Benjamin Godard.
[Résumé de l’intrigue]
Genèse de l’œuvre.
Tel est le livret de la Vivandière, qui sera joué ce soir à l’Opéra-Comique. Un peintre, M. Henri Cain, auteur de la Navarraise, l’a écrit entre deux tableaux de genre. Le regretté Benjamin Godard en a fait la musique.
Nous devrions dire qu’il l’a commencée. Atteint du mal dont il allait mourir, il dut bientôt quitter Paris, aller dans ce riant Midi dont les fleurs embaumées semblent des parterres de cimetière. Lorsqu’il vit venir la mort, il écrivit à Henri Cain une courte lettre qui se terminait par ces mots : « Je vous envoie ma grande phrase d’angoisse : vous y trouverez peut-être des larmes ; c’est mon testament. »
Godard mort, qui allait achever l’œuvre commandée ? Un jeune compositeur se dévoua pour cette tâche d’abnégation, M. Vidal, à qui reviendra, ce soir, une part légitime du triomphe qui accueillera la Vivandière.
Sans empiéter sur le compte rendu critique qu’en publiera le Matin nous croyons pouvoir dire que cette création superbe marquera dans la carrière de Mlle Delna, qui a donné au personnage de Marion une intensité inexprimable d’émotion et de rendu. À côté d’elle, un artiste de race, Fugère, a créé une figure de sergent républicain, le Balafré, qui semble descendu d’un cadre de Charlet et qui imprime à la pièce un cachet militaire de parfaite exactitude historique et de rude poésie populaire.
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La Vivandière
Benjamin GODARD
/Henri CAIN
Permalien
date de publication : 05/10/23