Deux Improvisations sur Rienzi
Le premier succès de Richard Wagner, en 1842, est l’opéra Rienzi, der Letzte der Tribunen (Rienzi, le dernier des tribuns). Malgré ses belles pages et son énergie impressionnante, l’ouvrage paraît assez pâle aujourd’hui face aux prodigieux Tristan und Isolde ou Parsifal, et surtout bien emphatique. Mais Wagner est encore jeune, et cherche à surenchérir sur l’esthétique fastueuse du grand opéra français – qu’il rejettera par la suite. Néanmoins, Rienzi sera souvent à l’affiche en Europe, au grand dam du compositeur lui-même. C’est dans ce contexte qu’Alfred Jaëll a publié ses Deux Improvisations sur Rienzi. « Paraphrase », « Transcription », « Illustration » ou « Improvisation »... la terminologie de Jaëll dans ses diverses pièces pour piano sur des thèmes de Wagner ne manque pas de variété. En l’occurrence, le terme d’« improvisation » semble assez exagéré, dans la mesure où les passages wagnériens sélectionnés sont à peine modifiés, seulement introduits par des préludes signés par le pianiste. Dans la première « Improvisation », c’est le Trio Rienzi / Irene / Adriano qui est repris. Après une introduction méditative, son thème est donné en octaves à la main droite, tandis que la main gauche l’accompagne d’accords. À l’aveugle, on attribuerait certainement cette pièce à Franz Liszt... Dans la seconde « Improvisation », Jaëll reprend l’air d’Adriano « Gerechter Gott » : après une introduction allante, c’est quasiment du bel canto que l’on entend. Puis le thème de l’air expressif est repris, enveloppé à la main droite de nombreuses figurations.
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date de publication : 18/10/23
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