Jules PASDELOUP

Après avoir obtenu un premier prix de piano au Conservatoire de Paris (1834), Pasdeloup gagne sa vie comme percussionniste, écrivant aussi des polkas et des valses. Nommé répétiteur de solfège au Conservatoire (1841), puis de piano (1847-1850), il devient professeur d’ensemble vocal en 1855. Suite aux événements politiques de 1848, il est nommé régisseur du Château de Saint-Cloud, où il côtoie les hautes sphères de l’État. Il organise les concerts du Louvre pour le comte Nieuwerkerke et les bals de l’Hôtel de Ville pour le baron Haussmann. En réaction au refus d’Habeneck d’exécuter une de ses œuvres, Pasdeloup fonde une association symphonique du même type que la Société des concerts du Conservatoire, c’est-à-dire formée d’élèves. À partir de 1853, la Société des jeunes artistes donne de nombreuses premières auditions parisiennes, dont la Symphonie n^o 1 de Schumann. Face aux mauvais résultats financiers de l’entreprise, Pasdeloup décide de changer de voie en 1861. Il loue alors le Cirque Napoléon, une salle de 5 000 places, et y donne à un prix très modique des « Concerts populaires de musique classique », permettant à un large public d’accéder au répertoire symphonique. En plus des œuvres de Beethoven, Haydn, Mozart, Weber et Mendelssohn, il y fait jouer des productions de musiciens français contemporains ainsi que la musique de compositeurs allemands alors peu connus en France, dont Schumann et Wagner. Jusqu’à la fin du Second Empire, l’entreprise est un succès artistique et financier, mais la concurrence du Concert national de Colonne et des Nouveaux Concerts de Lamoureux entraînent la faillite des Concerts populaires en 1884.