Lancelot
C’est un vieux conte de chevalerie où le surnaturel et le merveilleux ont une grande part.
[Argument court de la pièce]
Sur ce livre, qui en vaut bien d’autres, M. Joncières a écrit une partition qui, certes, a de grandes qualités, mais qui a le défaut de rappeler trop la coupe connue des anciens opéras, – ici, en effet, la dénomination de « drame lyrique » me paraît impropre, – et c’est bel et bien un bon opéra, avec scènes et airs détachés, chœur à l’avant-scène, etc., etc.
Le premier acte est, assurément, le meilleur ; les chœurs du commencement sont mouvementés, solides ; l’orchestre a de l’allure et sonne bien dans sa polyphone classique.
Citons, au troisième acte, un charmant duo et une délicieuse cavatine ; au quatrième acte, un ballet, de couleur mendelssohnienne dans certaines parties (j’en excepte la valse, trop entendue, trop valse à danser et sans caractère). Enfin, au dernier acte, un duo qui ne manque pas de grandeur entre le roi et Guinder.
Mlle Delna qui, décidément, sombre trop sa voix, a eu de bons moments, mais Mlle Bosmann fut tout à fait délicieuse de charme ému et attendri. MM. Renaud, Fournets et Bartet, dans des rôles divers, furent parfaits.
N’oublions pas, dans l’acte de féerie, – le rêve de Lancelot, – Mlle Sandrini, ballerine habile, et la belle Mlle Robin, travesti élégant.
Superbe et riche mise en scène. Orchestre parfait, dirigé à l’improviste et d’une façon très sure par Paul Vidal, M. Taffanel, très souffrant, ayant été obligé de céder, au dernier moment, le bâton à son jeune confrère.
Georges Guiraud
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Permalien
date de publication : 24/09/23