Henri COLLET

« Le Groupe des Six » : cette expression, proposée dans les pages du journal Comoedia les 16 et 23 janvier 1920 pour désigner la nouvelle école française, a fait entrer Henri Collet dans l’Histoire de la musique en tant que critique. Ce Parisien de naissance, compositeur prolifique et hispaniste influent, ne doit pourtant pas être réduit à cela. Ayant montré très tôt des dispositions pour le piano, il étudie l’instrument au conservatoire de Bordeaux après le déménagement de sa famille (1894) et se produit rapidement en public. Son parcours académique étant tout aussi brillant – il est bachelier à 14 ans –, il peut se rendre en Espagne dès 1902 pour y approfondir ses connaissances esthétiques. En marge des cours pris auprès de Federico Olmeda, de Felipe Pedrell et de Manuel de Falla, il se lance alors dans la collecte de manuscrits anciens dans les monastères de Castille. Il achève sa formation à Toulouse avec Déodat de Séverac et redevient Parisien en 1913. Il partage dès lors sa vie entre enseignement (au lycée Janson-de-Sailly), composition, critique, musicologie et traduction. Dans ces domaines, ses travaux témoignent d’une fascination pour l’Espagne qui ne le quittera jamais. Ses livres Le Mysticisme musical espagnol au XVI^e siècle (1913) ; L’Essor de la musique espagnole au XX^e siècle et Albéniz et Granados (1929) sont d’une grande pertinence (ce dernier ouvrage sera même réédité en 2021). Ses 150 numéros d’opus couvrent la plupart des genres, depuis le lyrique (où il privilégie les formes légères) jusqu’aux pièces pour piano, en passant par le symphonique.