Jean-Michel DAMASE

Fils de la harpiste Micheline Kahn, Jean-Michel Damase grandit dans une famille de musiciens et manifesta très tôt un don particulier pour le piano et pour la composition. L’écriture de ses premières œuvres remonte à l’enfance : à l’âge de neuf ans, il fit la connaissance de l’écrivaine Colette et mis en musique plusieurs de ses poèmes. À douze ans, il entra dans la classe de Cortot à l’École normale de musique avant de devenir l’élève d’Armand Ferté au Conservatoire l’année suivante. En 1943, il y obtint un premier prix de piano à l’unanimité. Deux ans plus tard, il commença à suivre l’enseignement de Busser en composition et celui de Dupré en harmonie et contrepoint. Après un premier prix de composition obtenu avec son Quintette, Damase remporta le premier prix de Rome en 1947 grâce à sa cantate Et la belle se réveilla. Il mena, en parallèle de ses études d’écriture, une brillante carrière de concertiste, se produisant notamment avec les concerts Colonne, la Société des concerts du Conservatoire, ainsi qu’avec l’orchestre de l’ORTF. En 1960, son enregistrement de la première intégrale des Nocturnes et Barcarolles de Fauré lui valut le Grand Prix du Disque. L’œuvre de Damase porte la marque de son initiation précoce à la musique et celle de ses grandes facilités. Ses pièces instrumentales témoignent de sa parfaite maîtrise de l’orchestration et de sa quête d’une écriture idiomatique pour chacun des instruments auquel il consacra ses ouvrages. Particulièrement intéressé par le genre du ballet, il collabora notamment avec le danseur et chorégraphe Roland Petit. Il travailla aussi à plusieurs opéras avec Jean Anouilh, qui signa les livrets de Colombe (1958), Madame de… (1969) et Eurydice (1972). Cette dernière œuvre est révélatrice du goût de Damase pour la parodie, également manifeste dans Eugène le mystérieux où il fait référence à des œuvres de Liszt, Adam et Offenbach.