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Ariettes oubliées

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Librettiste(s) :
Date :
Formation musicale :

L 63 (L 60). 1885-1903

1. C’est l’extase langoureuse – 2. Il pleure dans mon cœur – 3. L’ombre des arbres – 4. Chevaux de bois – 5. Green – 6. Spleen 

Amorcée en janvier 1885 avant le départ de Debussy pour la Villa Médicis, la composition de ces mélodies est achevée en mars 1887, au moment de son retour à Paris. Les six morceaux, intitulés Ariettes et publiés séparément en 1888, sont réunis en 1903 et dédiés à Mary Garden, créatrice du rôle de Mélisande. Debussy les titre alors Ariettes oubliées, en référence à la première section des Romances sans paroles de Verlaine auxquelles il emprunte les textes (sauf pour Chevaux de bois, fondé sur la version publiée dans Sagesse). S’il conserve l’essentiel de la première version, il récrit certaines phrases vocales dans un registre plus grave et modifie des détails rythmiques pour obtenir une plus grande indépendance par rapport à la mesure. C’est avec ces mélodies qu’il accède à sa véritable maturité artistique. Il s’oriente vers une expression des sentiments plus voilée (C’est l’extase langoureuse et Green). L’absence de l’être aimé suscite le désespoir (Spleen). Trois mélodies s’éloignent de la thématique amoureuse et laissent percer un mal-être diffus (Il pleure dans mon cœur), une tristesse née de la perte de toute espérance (L’ombre des arbres) et une griserie forcée, annonciatrice de lendemains désenchantés (Chevaux de bois). La ligne vocale évolue dans une tessiture centrale favorisant l’intelligibilité, même si quelques élans vers l’aigu intensifient l’expression au moment idoine ; elle abonde en notes répétées, intervalles conjoints, ainsi qu’en rythmes binaires et ternaires au sein d’une même phrase. La partie de piano entremêle ou superpose plusieurs strates sonores pour créer un effet d’espace et favoriser la résonance de l’instrument.