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Le Carillonneur

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Pièce lyrique en 3 actes, d'après Georges Rodenbach, créée à l'Opéra-Comique le 20 mars 1913.

Après avoir refusé à l’Odéon l’adaptation de Bruges-la-Morte en drame, la veuve de Georges Rodenbach autorise à Leroux l’écriture d’une œuvre lyrique capable de retranscrire toute la dimension musicale du roman de son mari. L’antiquaire Van Hulle a deux filles : la douce Godeliève et la sombre Barbara. Chacune aime Joris, mais c’est Barbara qui l’épouse. Alors qu’on cherche un successeur au défunt carillonneur, Joris remporte le concours en faisant entendre de fervents chants brugeois. Quand Barbara tombe malade et part se soigner en Allemagne, Joris et Godeliève cèdent à leur attirance réciproque. À son retour, Barbara comprend aussitôt la trahison et meurt de chagrin. Prise de remords, Godeliève se fait religieuse et refusera tout geste de Joris. Dans un élan de désespoir, Joris se pend au battant de ses cloches, faisant retentir le glas ultime du carillon sur la ville. Le lyrisme et le mysticisme du poème de Richepin sont admirablement servis par la partition de Leroux. L’écriture musicale retranscrit avec une même efficacité et élégance chaque état dramatique, l’allégresse, la passion comme le tragique. L’inspiration mélodique renouvelée et la clarté de l’orchestration sont d’autres qualités de cette partition émaillée de scènes d’une grande puissance expressive. Parmi les plus belles pages figurent le concours des carillonneurs, le retour de Barbara et la scène finale où propos dramatique et musical fusionnent dans le retentissement funeste du carillon. Pour la création à l’Opéra-Comique, Albert Carré, directeur et metteur en scène, fait reproduire la Grand’Place de Bruges, ses perspectives de flèches gothiques et son carillon, dont les tubes de bronze disposés en coulisses sont actionnés par un clavier depuis la fosse d’orchestre.