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Les Chants du Rhin

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Lieder pour piano

L’aurore – Le départ – Les rêves – La Bohémienne – Les confidences – Le retour

Avant que la guerre de 1870 – et surtout la défaite de Sedan – ne place l’Allemagne en ennemi à combattre pour les Français, elle fait rêver les romantiques du Second Empire. Beethoven d’abord, mais aussi Mendelssohn-Bartholdy et Schumann, fascinent la génération de Bizet qui voient dans ces figures tutélaires une sensibilité instrumentale pouvant servir d’alternative à l’idéal parisien et ses célébrations de la suprématie de l’opéra. Les Chants du Rhin, publiés chez Heugel en 1866, sont des « lieder sans paroles » comme les Lieder ohne Worte de Mendelssohn. Contrairement à leur modèle, ils s’appuient sur un argument extérieur : des stances de Joseph Méry, composées spécialement pour l’occasion et publiées avec la partition. Chacune des pièces se voit dédiée à un musicien proche de Bizet : Antoine-François Marmontel, Francis Planté, Félix Le Couppey, Charles Delioux, Charles de Bériot et Camille Saint-Saëns. Lors des premières auditions (sous les doigts du compositeur ou des dédicataires), les poèmes de Méry étaient récités entre chaque pièce. En empruntant les voies schumanniennes, ces miniatures ne s’éloignent pourtant pas très loin de l’esthétique française et s’inspirent également du style de Frédéric Chopin. On notera la présence d’une Bohémienne – un an avant La Jolie Fille de Perth et dix ans avant la création de Carmen. Cette pièce – dont l’éditeur jugeait le rythme banal – a failli être exclue du recueil. Pour faire plier Heugel, il fallut lui annoncer que Charles Gounod et Ernest Guiraud le trouvait, au contraire, fort orignal.