Les Contes d'Hoffmann

De la main de Jules Barbier, le livret des Contes d’Hoffmann adapte une pièce écrite par ce dernier et Michel Carré en 1851. Il s’inspire des écrits de l’écrivain et compositeur romantique allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann. La figure de ce poète tourmentée cristallise elle-seule tout le romantisme allemand, dans ses rapports étroits avec les arts et notamment la musique. Fondé sur les traductions de divers ouvrages qui circulaient en France depuis les premières décennies du XIX^e siècle, l’argument fait la part belle au personnage de Hoffmann, dont les échecs amoureux successifs, de tavernes allemandes en palais vénitien, sont narrées dans un style noir qui détonne par rapport aux précédentes œuvres du compositeur. Opéra-testament, Les Contes sont laissés inachevés par Offenbach, qui meurt pendant les répétitions de l’ouvrage en 1880. L’orchestration est notamment reprise en grande partie par Ernest Guiraud, qui écrit aussi certains récitatifs. Le directeur de l’Opéra-Comique jugeant l’œuvre trop longue, elle est aussi amputée d’un tiers dès sa création. La genèse de l’ouvrage est donc toujours en cours : depuis la seconde moitié du XX^e siècle, des versions se succèdent et s’efforcent de rendre justice aux intentions d’Offenbach. En dépit de cette instabilité, l’œuvre s’installe fermement au panthéon lyrique : il s’agit aujourd’hui de l’un des opéras français les plus représentés. La barcarolle de « Belle nuit, ô nuit d’amour », qui a fait l’objet d’innombrables transcriptions, a en particulier été reprise dans plusieurs films.