Les Deux Journées
Opéra-comique en 3 actes créé au théâtre Feydeau le 16 janvier 1800.
Comme d’autres musiciens de son temps, Cherubini subit l’influence des opéras que Gluck compose pour Paris, mais porte plus loin encore l’expressivité radicale de leurs préludes orchestraux. Dès Lodoïska (1791) et, surtout, dans Médée (1797), un orchestre massif et une écriture passionnée insufflent une vigueur quasi beethovénienne à ses ouvertures. Les Deux Journées ou Le Porteur d’eau s’inscrivent dans cette lignée et imposent définitivement Cherubini en chef de file. La qualité du livret très dramatique, voire mélodramatique, est la raison principale de ce succès : plus intéressant que ceux des opéras de la décennie révolutionnaire, il ajoute à la musique de Cherubini l’attrait sans lequel un titre ne peut se maintenir au répertoire. Bouilly signe ici un poème qui force l’admiration de Goethe, de Mendelssohn et de Beethoven. L’intrigue se déroule au temps de Mazarin et adopte les codes de l’opéra à sauvetage. Le porteur d’eau Mikeli et son fils aident un membre du Parlement et sa femme à échapper à la traque des soldats du cardinal. Si l’on peut y percevoir l’expression d’un certain idéal fraternel propre aux idées nouvelles, la mise en scène de la fuite des protagonistes face à l’oppression politique résonne également comme une critique des périodes les plus sombres de la Révolution. Créé le 16 janvier 1800 au théâtre Feydeau, cet opéra-comique en trois actes atteint 195 représentations parisiennes en 1815, auxquelles s’ajoutent 90 représentations sous la Restauration.
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Les Deux Journées (Bouilly / Cherubini)
Colloques et études
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date de publication : 16/01/24
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